Soutenir les autorités civiles face aux catastrophes naturelles est l'une des missions de l'armée. Ce mandat constitutionnel est encadré par la loi avec le principe de subsidiarité. L'aide militaire ne doit être accordée aux autorités civiles que lorsque celles-ci le demandent et qu'elles ont épuisé leurs propres moyens pour accomplir leurs tâches.
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Cette semaine en Valais, l'armée dit respecter les règles comme à chaque fois. Mais les compagnies d'hélicoptères privées, engagées aussi contre l'incendie, accusent les autorités d'avoir cédé à la facilité. A l'inverse de leurs services, l'aide militaire n'est en effet pas facturée au canton. Cette critique a toutefois été balayée par le Conseil d'Etat.
Pour Christophe Darbellay, conseiller d'Etat en charge notamment de l'Economie, "cette polémique est un peu vaine. Les pilotes d'Air Zermatt ont fait un travail remarquable comme toujours. L'engagement des hélicoptères de l'armée, c'est pour éviter des problèmes de sécurité, pas pour des raisons financières, car on s'est toujours arrangé sur ces questions-là puisque chaque commune haut-valaisanne participe à un fonds pour ces cas-là."
Le ravitaillement en eau des alpages aussi concerné
Ce débat sur l'engagement de l'armée a lieu aussi pour d'autres interventions, notamment pour le ravitaillement en eau des alpages. L'été dernier, les hélicoptères militaires ont apporté gratuitement presque 600 tonnes d'eau à des alpages inatteignables par la route.
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Dans ce cas-là, les compagnies privées ont obtenu gain de cause. Le mois dernier, un nouveau règlement a été instauré. Les cantons doivent dorénavant sortir de leur territoire et frapper à la porte des privés dans tout le pays avant d'appeler l'armée.
Des compagnies d'hélicoptères combatives
Les compagnies d'hélicoptères doivent régulièrement se battre pour défendre leur gagne-pain. Pour couvrir leurs coûts de fonctionnements très élevés, elles ont l'habitude de jouer des coudes.
Une situation que regrette Martin Candinas, conseiller national grison, président de l'Association suisse des entreprises d'hélicoptères. "Les compagnies civiles sont toujours prêtes 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans toute la Suisse. En une heure, on est sur les lieux. Si on ne peut pas facturer ces interventions en cas d'urgence, on ne peut pas refinancer nos prestations."
Un autre exemple est le conflit tenace qui oppose Air Zermatt et Air Glacier avec la Rega à propos de l'attribution du sauvetage aérien.
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Mais au-delà des hélicoptères, l'engagement des troupes fait régulièrement débat. Ainsi, plusieurs rapports ont critiqué la proportionnalité de la mobilisation militaire face au Covid-19.
La conseillère fédérale Viola Amherd, en charge de l'armée, s'est récemment fixé comme priorité d'augmenter le soutien payant aux grandes manifestations comme les courses de ski. Mais pas avant d'avoir précisé les règles et promis l'équilibre et la transparence.
Etienne Kocher/lan