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Les hélicoptères de l'armée sont-ils de trop dans la lutte contre les feux de forêt?

Un hélicoptère Super Puma verse de l'eau pour éteindre la forêt en feu au-dessus des communes de Bitsch. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
L'incendie du Haut-Valais relance le débat sur l'engagement de l'armée lors de catastrophes / La Matinale / 2 min. / le 20 juillet 2023
L'incendie dans le Haut-Valais relance le débat sur l'engagement de l'armée lors de catastrophes. Alors que le canton a fait appel à deux Super Puma de l'armée pour lutter contre le feu sur les hauts de Bitsch, le patron d'Air Zermatt a dénoncé dans la presse cet engagement considéré comme superflu.

Soutenir les autorités civiles face aux catastrophes naturelles est l'une des missions de l'armée. Ce mandat constitutionnel est encadré par la loi avec le principe de subsidiarité. L'aide militaire ne doit être accordée aux autorités civiles que lorsque celles-ci le demandent et qu'elles ont épuisé leurs propres moyens pour accomplir leurs tâches.

>> Point de situation sur le terrain : La nuit a été calme, mais le feu n'est toujours pas maîtrisé dans le Haut-Valais

Cette semaine en Valais, l'armée dit respecter les règles comme à chaque fois. Mais les compagnies d'hélicoptères privées, engagées aussi contre l'incendie, accusent les autorités d'avoir cédé à la facilité. A l'inverse de leurs services, l'aide militaire n'est en effet pas facturée au canton. Cette critique a toutefois été balayée par le Conseil d'Etat.

Pour Christophe Darbellay, conseiller d'Etat en charge notamment de l'Economie, "cette polémique est un peu vaine. Les pilotes d'Air Zermatt ont fait un travail remarquable comme toujours. L'engagement des hélicoptères de l'armée, c'est pour éviter des problèmes de sécurité, pas pour des raisons financières, car on s'est toujours arrangé sur ces questions-là puisque chaque commune haut-valaisanne participe à un fonds pour ces cas-là."

>> L'interview de Christophe Darbellay dans La Matinale :

Le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay (Le Centre), photographié ici en août 2021. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
L'incendie du Haut-Valais relance le débat sur l'engagement de l'armée: Interview de C.Darbellay / La Matinale / 1 min. / le 20 juillet 2023

Le ravitaillement en eau des alpages aussi concerné

Ce débat sur l'engagement de l'armée a lieu aussi pour d'autres interventions, notamment pour le ravitaillement en eau des alpages. L'été dernier, les hélicoptères militaires ont apporté gratuitement presque 600 tonnes d'eau à des alpages inatteignables par la route.

>> Lire : Des hélicoptères de l'armée à la rescousse des alpages fribourgeois asséchés

Dans ce cas-là, les compagnies privées ont obtenu gain de cause. Le mois dernier, un nouveau règlement a été instauré. Les cantons doivent dorénavant sortir de leur territoire et frapper à la porte des privés dans tout le pays avant d'appeler l'armée.

Des compagnies d'hélicoptères combatives

Les compagnies d'hélicoptères doivent régulièrement se battre pour défendre leur gagne-pain. Pour couvrir leurs coûts de fonctionnements très élevés, elles ont l'habitude de jouer des coudes.

Une situation que regrette Martin Candinas, conseiller national grison, président de l'Association suisse des entreprises d'hélicoptères. "Les compagnies civiles sont toujours prêtes 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans toute la Suisse. En une heure, on est sur les lieux. Si on ne peut pas facturer ces interventions en cas d'urgence, on ne peut pas refinancer nos prestations."

Un autre exemple est le conflit tenace qui oppose Air Zermatt et Air Glacier avec la Rega à propos de l'attribution du sauvetage aérien.

>> Lire : Recours de la Rega contre le monopole d'Air Zermatt et Air-Glaciers en Valais

Mais au-delà des hélicoptères, l'engagement des troupes fait régulièrement débat. Ainsi, plusieurs rapports ont critiqué la proportionnalité de la mobilisation militaire face au Covid-19.

La conseillère fédérale Viola Amherd, en charge de l'armée, s'est récemment fixé comme priorité d'augmenter le soutien payant aux grandes manifestations comme les courses de ski. Mais pas avant d'avoir précisé les règles et promis l'équilibre et la transparence.

Etienne Kocher/lan

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