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Un journaliste du Matin Dimanche devant la justice valaisanne pour avoir publié un rapport

La façade du Tribunal de Sion. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Un journaliste du Matin Dimanche devant la justice valaisanne / Le Journal horaire / 23 sec. / le 29 juillet 2023
Un journaliste du Matin Dimanche sera jugé en août en Valais pour avoir dévoilé une partie du contenu d’un rapport d’une commission parlementaire deux jours avant sa parution officielle. Le document critiquait le rôle du gouvernement cantonal dans l'affaire des constructions illicites à Verbier.

Le journaliste risque une amende de 800 francs, s'il est condamné, souligne Le Temps dans son édition du jour. Dans l'ordonnance pénale qui tient lieu d’acte d’accusation, le procureur général du canton du Valais justifie cette peine en estimant que le prévenu s'est rendu coupable "de publication de débats officiels secrets".

Contacté, le journaliste, qui a été le premier à dévoiler l'affaire des constructions illicites à Verbier, en 2015, alors qu’il travaillait encore pour Le Nouvelliste, indique "réserver ses considérations pour l'audience". Celui qui sera jugé le 24 août dit se "réjouir de défendre la cause de la liberté de la presse devant une autorité judiciaire indépendante".

>> Pour tout savoir sur le scandale valaisan, regarder le reportage du 19h30 :

A Verbier, un nouveau scandale de constructions illicites éclate
A Verbier, un nouveau scandale de constructions illicites éclate / 19h30 / 2 min. / le 10 mars 2016

Violation d'un secret de fonction

Le 20 septembre 2020, le prévenu publie l'article "L'Etat du Valais éclaboussé par les dérives de Verbier" dans Le Matin Dimanche. Son texte se base sur un rapport de la Commission de gestion du Grand Conseil sur l'affaire dite des "constructions illicites dans la commune de Bagnes". Obtenu en primeur, le document doit être mis en ligne sur le site officiel du parlement valaisan deux jours plus tard.

Face à la publication prématurée du rapport, le parlement dépose une dénonciation pénale contre X, pour violation d'un secret de fonction, afin de faire la lumière sur la fuite "inadmissible" de ce rapport et d'identifier la source du journaliste. Cette mise en accusation en est la suite.

Pour le procureur, "la protection des sources n'exclut pas une condamnation du journaliste pour publication de débats officiels secrets". Il estime que le journaliste "savait qu'il publiait ou à tout le moins a accepté l'éventualité de divulguer des informations à caractère encore secret dans son article" et s'en est "toutefois accommodé".  Il note aussi que "la liberté de la presse ne saurait justifier un comportement réalisant l'infraction réprimée".

ats/juma

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