Arboriculteurs et producteurs valaisans font les comptes après le passage de la grêle

Une dizaine de jours après le violent passage de la grêle, les exploitants s'activent en faisant du tri dans les vergers et les champs. L'heure n'est pas encore au bilan définitif, mais des pertes colossales s'annoncent déjà.

Cette semaine, sur le marché valaisan, on comptait 50% d'abricots en moins. Selon le service cantonal de l’agriculture, cette première tendance indique les pertes potentielles du secteur pour cette année.

Pour les autres fruits à pépins, une évaluation précise est prématurée, car toutes les parcelles n'ont pas été touchées de la même manière, la grêle n'ayant pas frappé le canton de façon homogène.

De nombreux producteurs ont déjà pris contact avec le Service de l’agriculture. Un dispositif leur permet d'obtenir des aides sous forme de crédit pour pouvoir, notamment, régler leurs factures ouvertes. Mais les aides financières demeurent limitées, surtout pour les professionnels qui n’ont pas contracté d’assurance grêle. Une majorité se trouve dans cette situation.

Appel aux bénévoles

En plus des pertes, les intempéries génèrent un travail supplémentaire. Intchié No, une enseigne de vente directe à Sion, a donc lancé sur les réseaux sociaux un appel à la solidarité. "C'est important pour nous de nous sentir soutenus par la clientèle, par les gens grâce à qui on vit", a expliqué samedi dans le 12h30 Raphaël Bianco, maraîcher et arboriculteur à Conthey.

Jeudi et vendredi, dans ses vergers, 30 bénévoles lui ont prêté main forte. Ils ont fait tomber les pommes marquées par la grêle. Cette opération favorise la maturation des fruits sains restés sur les arbres et facilite la récolte dans les semaines à venir.

"Cela permet aussi de sensibiliser la clientèle aux problématiques paysannes, par rapport aux liquidités, à la pression des prix et évidemment au changement climatique", témoigne Raphaël Bianco.

Deux semaines après la grêle, certains arboriculteurs valaisans craignent pour leur survie / 19h30 / 2 min. / le 10 août 2023

Un bilan précis est attendu pour la mi-août

Sur certaines parcelles, Raphaël Bianco estime avoir perdu la moitié de sa récolte. Certains fruits et légumes, comme les salades, les côtes de bettes, les melons et les pastèques, ont même été complètement dévastés.

"Les dégâts se chiffreront à plusieurs millions", selon les estimations faites au lendemain du passage de la tempête par Willy Giroud, président de la Chambre d'agriculture du Valais. "Une catastrophe sans précédent", affirmait-il. Au niveau cantonal, il faudra attendre la mi-août pour avoir une évaluation précise et définitive des dégâts