Souffrance psychologique, difficulté d'apprentissage ou situation de handicap: environ 15% de l'effectif valaisan a des besoins plus spécifiques, a indiqué Christophe Darbellay, chef du Département de l'économie et de la formation, lundi devant la presse réunie au centre scolaire de Champsec à Sion. Or, pour le conseiller d'Etat, c'est justement "le rôle de l'enseignant de prendre par la main ceux qui ont des difficultés".
L'école valaisanne veut "donner sa chance à chacun, de manière à ce que les institutions spécialisées restent la dernière option", le tout sans baisser la qualité de son enseignement, a ajouté le conseiller d'Etat. Le canton mise "sur un encadrement solide, alliant exigence et bienveillance".
Dès cette rentrée, il compte mettre en place des mesures visant à accorder plus de temps à l'accompagnement des élèves, étudiants et apprentis. Pour soutenir la démarche, il s'apprête à investir près de 30 millions de francs, une enveloppe qu'il avait annoncée en juin déjà, et qui vise aussi à améliorer les conditions d'enseignement afin d'attirer plus d'enseignants en Valais.
Médiation et sensibilisation
Dans le détail, le département a augmenté le budget de la formation continue des enseignants pour tous les degrés. Au niveau de la scolarité obligatoire, il a notamment renforcé les périodes attribuées à la médiation.
Le département a aussi étendu le concept "d'enseignant ressource pour le vivre-ensemble" à seize écoles dans le Valais romand, a complété Jean-Philippe Lonfat, chef du service de l’enseignement. Ces personnes ont pour tâche de favoriser un bon climat scolaire, effectuer de la prévention et apporter leur aide aux élèves en difficulté et aux enseignants. Un développement du concept pour le Haut-Valais est à l’étude.
De nouveaux postes ont aussi été créés pour répondre aux besoins spécifiques des étudiants et apprentis du Secondaire II général et professionnel en lien avec les troubles de l’apprentissage (dyslexie ou dyscalculie). "Nous voulons sensibiliser et donner les outils adéquats aux patrons et aux écoles professionnelles afin d'aider au mieux l'apprenti qui a des besoins spécifiques à réaliser sa formation", a expliqué Tanja Fux, cheffe du service de la formation professionnelle.
Manque d'apprentis
Le nombre d'élèves a légèrement augmenté dans tous les degrés de l'école obligatoire et du secondaire. Quant au nombre d'apprentis (environ 8300), il est pour l'heure en légère baisse.
"Ces chiffres ne sont pas définitifs, car tous les contrats ne sont pas encore signés", selon Tanja Fux. "Mais cela nous inquiète", a concédé la cheffe de service, soulignant que certaines entreprises dans la gastronomie ou la construction ont "un besoin énorme" de main-d'oeuvre.
ats/fgn
5000 enseignants
Parallèlement aux jeunes, plus de 5000 enseignants retrouveront également le chemin des classes cette semaine. "Nous avons trouvé des solutions partout pour cette rentrée, y compris dans le Haut-Valais où la situation y est plus tendue", relève Christophe Darbellay, chef du département de l'économie et de la formation.
Comme l'an passé, le Conseil d'Etat a notamment engagé des tandems d'étudiants de dernière année de la Haute école pédagogique et rappelé des enseignants retraités (5 dans le Haut-Valais). Il a également recours à des enseignants dont le diplôme est adapté à un autre niveau scolaire. "Cela reste toutefois exceptionnel", souligne le conseiller d'Etat.