Les pompiers valaisans se disputeraient les gros incendies
Deux gros incendies ont touché le Valais cet été, à Vétroz et à Bitsch, dans le Haut-Valais. D'importants moyens ont dû être engagés pour en venir à bout. Mais cela se serait fait sur fond d'une certaine guerre entre pompiers.
Lors de feux, les communes valaisannes sont compétentes pour choisir les renforts qu'elles mobilisent. Et cet été, leurs décisions ont suscité des critiques et des jalousies, tant à Vétroz qu'à Bitsch, a constaté la RTS.
Quand un grand incendie survient, tous les soldats du feu de la région sont en alerte. Mais pour des questions apparemment d'egos ou d'inimitiés personnelles, les renforts du village ou de la ville voisine ne sont pas forcément appelés.
Officiellement, des explications sont avancées, comme la nécessité de garder des pompiers locaux en réserve, en cas d'autre incendie.
Choix pas rationnels dénoncés
Mais plusieurs pompiers ou politiciens évoquent des choix pas forcément rationnels. Les pompiers du Haut-Valais auraient appelé en renfort des collègues suisses-allemands, jusqu'à Zurich, avant de demander l'aide du Valais romand.
Une forme de représailles de la part des soldats du feu haut-valaisans, car ils auraient mal pris de ne pas être engagés à Vétroz, 10 jours plus tôt, pour l'incendie de la halle industrielle, alors que l'aide spontanée des pompiers vaudois avait été acceptée.
Ces exemples ne sont pas isolés. Le modèle d'un commandant communal tout-puissant semble dépassé, selon plusieurs observateurs. Pour eux, il faudrait plutôt, comme c'est la règle ailleurs, que ce soit la centrale du 118 qui engage les bons moyens, en fonction de critères objectifs.
Modernisation souhaitée
Du côté des autorités politiques, Frédéric Favre, le conseiller d'Etat PLR chargé de la sécurité, n'a jamais entendu parler d'une quelconque guerre des pompiers.
Pour sa cheffe de service, Marie Claude Noth-Ecoeur, cette guerre a bien existé à une époque, mais elle n'est plus d'actualité. Pour les incendies de Vétroz et de Bitsch, elle précise qu’aucune réclamation n'a été enregistrée et que les opérations se sont bien déroulées.
Pour certains politiciens au contraire, à l'image de l'UDC Cyrille Fauchère, conseiller municipal à Sion, "les épisodes de Vétroz et de Bitsch doivent être le déclencheur d'une réflexion urgente et en profondeur pour moderniser les corps de pompiers".
Son idée n'est pas de passer à un système professionnel, trop onéreux. Le but est plutôt de regrouper davantage les entités communales pour atteindre une certaine taille critique.
Sans cela, une petite ou moyenne commune n'est pas armée pour lutter efficacement, dès le début, contre un gros sinistre.
Mais ces réformes, encouragées par le canton, se heurtent au fort attachement des pompiers de milice pour leur structure locale.
Romain Carrupt/lan
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