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Christophe Darbellay: "L'école inclusive n'est pas une fin en soi mais un objectif"

Christophe Darbellay, président de la Conférence intercantonale de l'instruction publique à propos de l'école inclusive
Christophe Darbellay, président de la Conférence intercantonale de l'instruction publique à propos de l'école inclusive / 19h30 / 3 min. / le 20 août 2023
A l'heure de la rentrée des classes, l'école inclusive se heurte parfois à des résistances. Sur le sujet, le canton du Valais a une "vision humaniste sans naïveté", explique dans le 19h30 le conseiller d'Etat Christophe Darbellay. "On essaie d'intégrer lorsque c'est possible, mais on ne peut pas le faire dans tous les cas."

Alors que de nombreuses écolières et écoliers vont reprendre le chemin de l'école lundi, l'objectif de l'école inclusive est revu à la baisse dans certains cantons romands. Réunir dans les mêmes classes tous les élèves, quels que soient leurs besoins particuliers, pose de plus en plus de problèmes aux enseignants et aux établissements.

>> Relire : Vaud réajuste son concept d'école inclusive pour la rentrée scolaire

Mais l'école inclusive ne semble pas poser problème en Valais: "C'est une longue histoire qui date de pratiquement 50 ans. Il y a eu des pionniers en Valais qui ont réussi à convaincre les enseignants mais aussi les politiciens que c'était une vision du monde humaniste sans naïveté", relève dimanche dans le 19h30 Christophe Darbellay, conseiller d'Etat en charge de la Formation et président de la Conférence intercantonale de l'instruction publique.

>> Le reportage du 19h30 en Valais avec une enfant de 11 ans aux besoins spécifiques, qui suit un enseignement classique avec le soutien d'une enseignante spécialisée :

L'école inclusive déchaine les passions dans les cantons romands. Pionnier, le Valais fait figure d'exception. Reportage
L'école inclusive déchaine les passions dans les cantons romands. Pionnier, le Valais fait figure d'exception. Reportage / 19h30 / 2 min. / le 20 août 2023

"On essaie d'intégrer lorsque c'est possible, mais on ne peut pas le faire dans tous les cas. On analyse au cas par cas. L'inclusion n'est pas une fin en soi mais un objectif", relève encore le conseiller d'Etat.

20% des enfants

Actuellement, on assiste à une "inflexion nouvelle dans le discours", selon lui. "Jusqu'où on va en terme d'intégration? On aimerait le faire pour le plus grand nombre, mais parfois ce n'est pas possible. En Valais, les enfants aux besoins très particuliers qui sont en situation de handicap représentent 1 à 1,5% des cas. Si on prend les enfants qui ont une dyslexie, une dyscalculie ou un problème particulier qui peut être très léger, cela concerne 20% des enfants."

On est allé très loin dans l'individualisation de l'enseignement. Il faudra peut-être revoir un certain nombre de priorités

Christophe Darbellay

"On est allé très loin dans l'individualisation de l'enseignement. Il faudra peut-être revoir un certain nombre de priorités", indique encore le président de la Conférence intercantonale de l'instruction publique. "On demande toujours plus à l'école mais la priorité doit être sur les compétences fondamentales: lire, écrire, calculer, l'apprentissage des langues et de la numérisation", conclut Christophe Darbellay.

Propos recueillis par Gabriel de Weck

Adaptation web: France-Anne Landry

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