"Nous présentons un budget ambitieux malgré la dynamique inflationniste qui provoque notamment une croissance des subventions et des coûts des projets de construction", a indiqué vendredi Roberto Schmidt devant la presse réunie à Sion. Le chef du Département des finances défend ainsi, comme ces dernières années, un budget qui contribue à "soutenir la population, les institutions et l'économie".
Le projet de budget 2024 du canton est équilibré, comme l'exige le double frein aux dépenses et à l'endettement, avec des charges totales de 4,48 milliards de francs (+5,7% par rapport au budget 2023) intégralement couvertes par des revenus attendus de 4,49 milliards de francs. Il prévoit un excédent de revenus de 9,5 millions de francs et un excédent de financement de 0,8 million de francs.
Les investissements bruts restent élevés à 643 millions de francs, dont 134,5 millions de dépenses prévues par le Fonds de financement de l'investissement et de la gestion des immeubles de l'Etat. Si ce montant est inférieur à celui budgétisé en 2023, année record (686 millions), il reste supérieur à celui réalisé au compte 2022 (+16,1%) et permet au gouvernement "de maintenir et moderniser les infrastructures", souligne le grand argentier.
Sans la part de la BNS
Le budget 2024 ne prévoit pas la part de la distribution des bénéfices de la Banque nationale suisse, contrairement au précédent qui prévoyait un montant de 107 millions de francs environ. Roberto Schmidt a préféré jouer la prudence.
Pour pallier ce manque, le canton puisera 160 millions de francs dans les différents fonds alimentés depuis 2017. Le montant servira aussi notamment à financer la mise en application anticipée de l'initiative populaire fédérale "Pour des soins infirmiers forts".
Ce prélèvement ne menacera pas la stabilité des fonds qui, à la fin 2022, comptaient au total quelque 900 millions de francs, assure le chef du département.
Pas de nouveaux postes
Le budget 2024 du canton doit son équilibre aux fonds mais aussi à d'importants efforts consentis par les départements et à diverses autres mesures. Ainsi, certains projets d'investissements seront mis en oeuvre par étapes, comme la révision fiscale, l'amélioration des conditions de travail des enseignants ou la mise en oeuvre de l'initiative fédérale pour les soins infirmiers.
De plus, le canton ne prévoit aucune création de poste. Seuls sont maintenus les équivalents plein temps (EPT) déjà décidés par le Grand Conseil (44) - notamment pour l'établissement pénitentiaire de Crêtelongue (17) et la réforme du ministère public (6) - les postes financés par la Confédération (2) et les 11 EPT pour la reprise des formations d'assistant médical et dentaire qui seront compensés par une diminution des subventions.
Plus d'efforts à l'avenir
"Les perspectives pour 2025-2027 sont incertaines pour les finances cantonales et renouveler un tel budget ne sera pas possible", a prévenu Roberto Schmidt. Il s'agira de prendre "des mesures supplémentaires".
Le canton a chargé l'inspection des finances d'analyser les subventions versées par le canton, dont le total se monte 1,7 milliard de francs par an. "Il s'agira de voir ce qui est encore nécessaire ou opportun", note le grand argentier.
Les départements devront "encore réduire leurs dépenses. Certains projets d'investissement seront reportés ou abandonnés. Et si tout cela ne suffit pas, il faudra lancer un plan d'économie, ce que nous n'espérons pas", a conclu le conseiller d'Etat.
Le projet de budget 2024 sera soumis au Grand Conseil à la fin de l'année.
ats/edel