Une partie des travaux pour la nouvelle descente de Zermatt ont été effectués hors domaine skiable
A la lecture du plan de la piste prévue pour la descente de Coupe du monde de ski alpin, il a "été constaté qu’une partie des installations empiète, sur une très faible surface, hors du domaine skiable homologué sur territoire suisse", écrit mardi la Commission cantonale des constructions (CCC) dans un communiqué pour expliquer sa décision.
La CCC n'a toutefois pas pu constater si les travaux entrepris avaient été réalisés selon le plan déposé par l'organisateur. Les conditions météorologiques requises n'étant pas réunies pour se rendre sur le glacier du Théodule et "procéder à une vision locale ainsi qu'à des relevés géométriques".
La nécessité d'ordonner une éventuelle remise en état des lieux ainsi que le prononcé d'une amende seront analysés ultérieurement.
>> Lire aussi : L'arrêt des travaux hors du domaine skiable sur le glacier Théodule à Zermatt a été ordonné
"Une correction sera effectuée"
"Dès que la situation météorologique le permettra, une correction correspondante sera effectuée sans problème, sans que le tracé du parcours ne soit affecté d'un point de vue sportif", a immédiatement réagi le comité d'organisation local du Matterhorn Cervino Speed Opening, qui a pris acte de la décision et renonce à faire appel. "Nous respectons la loi", ajoute-t-il, se refusant à tout autre commentaire.
La décision "confirme que des travaux ont été effectués sans autorisation de construire de la CCC, pour partie hors zone, contrairement aux affirmations publiques du comité d'organisation", estime pour sa part Avocat-e-s pour le climat, qui salue une nouvelle victoire d'étape importante pour le glacier du Theodule.
Pas d'interdiction générale de la piste
Pour des raisons de proportionnalité et en l'état des connaissances limitées du dossier, la CCC renonce à tout le moins pour l'instant à prononcer une interdiction générale d'utiliser l'ensemble de la piste. Mais elle conclut à une interdiction immédiate d'utiliser les installations hors zone jusqu'à ce qu'elle statue sur une éventuelle autorisation de construire ou un rétablissement de l'état conforme au droit. Les frais sont mis à la charge des organisateurs du Matterhorn Cervino Speed Opening.
Pour les travaux réalisés à l'intérieur du domaine skiable, la CCC attend des organisateurs les justificatifs adéquats dans le délai imparti. Cas échéant, elle analysera la nécessité du dépôt d'un dossier de régularisation. La CCC n'est pas compétente pour les infrastructures qui se trouvent sur le territoire italien, précise-t-elle encore.
ats/miro/vic
Frédéric Favre: "Ce n'est pas quelque chose qui ne se fait qu'à Zermatt"
Les organisateurs sont "allés au-delà de ce qu'on pouvait. On n'est pas du tout satisfaits de cette situation", a réagi le conseiller d'Etat valaisan en charge des institutions et des sports Frédéric Favre dans l'émission Forum de la RTS mardi. "C'est une faible surface, mais c'est un dépassement, et ça, on ne peut pas le tolérer", a-t-il poursuivi.
Pour lui, la question de l'éventuel dégât d'image pour Zermatt et le Valais est à remettre dans un contexte plus large. "Ce n'est pas quelque chose [le travail de remodelage des glaciers pour la pratique des sports de glisse, ndlr] qui ne se fait qu'à Zermatt. Ca se fait ailleurs, en Suisse, en Europe. Il y a un vrai débat de fond à avoir sur le fait de skier sur les glaciers", a-t-il pointé.
"Je le répète, ce n'est pas sur le dos d'une seule descente de Coupe du monde qu'il faut faire ce procès! Il faut le faire de manière globale", souligne encore Frédéric Favre, pour qui la question dépasse le cadre du Valais et se pose sur le plan international.
La polémique rebondit au Grand Conseil valaisan
La polémique autour des pistes de ski sur le glacier Théodule à Zermatt rebondit au Grand Conseil valaisan. Plusieurs interventions urgentes seront déposées lors de la prochaine session en novembre.
A l'exemple des Verts qui annoncent déjà qu'ils vont demander au Canton une surveillance accrue de tous les événements sportifs en matière environnementale. En ligne de mire, le Championnat du Monde de ski de 2027 à Crans-Montana par exemple. La formation souhaite également redéfinir le cadre légal qui entoure les travaux autorisés ou non sur un glacier.