Le Valais est le seul canton jusqu'ici où les chasseurs viennent en renfort des gardes-chasse pour réguler l'animal. Ils ont même reçu un formulaire d'inscription pour tirer le loup. Selon le conseiller d'Etat Frédéric Favre, cela s'explique par le grand nombre de meutes présentes dans le canton.
"Le nombre de loups en Valais ces dernières années a explosé", affirme-t-il dans le 19h30 de la RTS. "On a de nombreuses meutes qui sont sur notre territoire et le faire uniquement avec les gardes-faune n'est pas réaliste. Ça prendrait des dizaines d'années et là, il y a urgence d'agir", poursuit-il.
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Formation des chasseurs
Le conseiller national Vert valaisan Christophe Clivaz dénonce une mise en oeuvre "précipitée". "La consultation n'a pas été faite comme elle aurait dû l'être", affirme-t-il.
Il s'inquiète également du manque de connaissance des chasseurs envers le loup, "qui est quand même une espèce qui a un comportement spécifique, surtout en hiver".
Les chasseurs autorisés devront toutefois s'inscrire à un cours le temps d'une soirée. "Je pense qu'une formation de quelques heures sera suffisante, parce que finalement, ça ne change pas notre formation de base", estime Pascal Vuignier, président de la Fédération valaisanne des sociétés de chasse.
"De la poudre aux yeux"
Pour l'association de défense de la nature Pro Natura, cette mesure est une aberration, qui n'aidera pas les éleveurs. "Ça va déboussoler les meutes, ça va les décomposer et il risque d'y avoir plus de dégâts qu'avant", affirme Willy Geiger, président de Pro Natura Valais.
Christophe Clivaz partage cet avis et estime que cette mesure empêchera les loups d'apprendre à ne pas s'approcher des troupeaux. "Si on les tue tous dans une meute, il n'y aura pas d'effet d'apprentissage", explique-t-il.
"Puisqu'on tire des meutes entières en hiver, les loups ne peuvent pas faire le lien avec les dégâts éventuels aux troupeaux", ajoute l'écologiste.
Même s'il reconnaît que le loup pose un problème et qu'il faut soutenir les éleveurs, Christophe Clivaz estime que le canton a agi " sous le coup de l'émotion et de la pression", sans prendre en compte les faits.
"En 2023, il y a eu une diminution des attaques des animaux de rente, parce qu'on met en place de manière sérieuse des mesures de protection des troupeaux", explique-t-il. "Et c'est la seule voie qui permettra de trouver une solution. Le reste, c'est de la poudre aux yeux".
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L'Office fédéral de l'environnement doit encore donner son aval au canton du Valais d'ici le 30 novembre pour autoriser les tirs.
Sujet TV: Yannick Bacher
Adaptation web: Emilie Délétroz