Le 28 septembre 2018, la ville de Palu en Indonésie est dévastée par un puissant séisme suivi d'un tsunami dévastateur. Le Corps suisse d'aide humanitaire, rattachée à la DDC, envoie immédiatement une équipe d'experts sur place pour procéder à une évaluation des besoins les plus urgents.
Cela marque le début d'une longue collaboration entre les deux pays. Le mois passé, une délégation indonésienne s'est rendue dans notre pays pour une semaine de visites et d'échanges en Valais avec des professionnels de la gestion des risques et des catastrophes.
De la lave torrentielle à la volcanique
Au programme figurait notamment la visite au val de Bagnes des infrastructures de protection construites pour sécuriser le torrent du Merdenson et le hameau de Cries des coulées de lave torrentielle, dont le comportement n'est pas si différent des coulées de lave volcanique.
"On échange actuellement sur les coûts-bénéfices de telles installations, qui finance quoi, sur la manière d'utiliser efficacement les fonds disponibles afin de minimiser les dépenses", explique dans le 19h30 Raditya Jati, vice-ministre indonésien de gestion des catastrophes naturelles.
"On échange aussi sur la manière de renforcer notre capacité à rebondir après une catastrophe naturelle, que ce soit au travers de la construction d'ouvrages de protection ou de prévention auprès des populations."
Budgets différents
Plus de 4 millions de francs et 2 ans de travaux auront été nécessaires pour protéger le hameau de Cries et sa petite vingtaine d'habitants. Un tel ouvrage serait un luxe inabordable en Indonésie.
"Le contexte est tellement différent au niveau budgétaire et au niveau de la densité de population, que ce qu'on fait ici à Vollèges pour protéger un village, ça leur paraît très sophistiqué pour protéger si peu de personnes alors que chez eux ils ont des zones rouges permanentes partout", détaille Georges Rossier, ingénieur au bureau Idealp.
Pistes d'amélioration
L'Indonésie, avec ses 270 millions d'habitants et plus de 16'000 îles, recense presque quotidiennement des catastrophes naturelles. La situation est très différente de celle de la Suisse. Pourtant, la délégation est repartie avec des pistes d'amélioration.
"Notre délégation a beaucoup appris de votre pays. Vous avez un meilleur plan de réduction des risques et vous avez aussi une meilleure capacité à gérer les urgences. Il nous faudra donc augmenter les ressources financières et les moyens d'action au niveau local, que ce soit auprès des districts ou des provinces", assure Merina Sofiati, responsable de l'unité d'intervention d'urgence du ministère indonésien de gestion des catastrophes naturelles.
Julien von Roten/asch