Le Walliser Bote détaille notamment un incident qui a eu lieu aux abords de l'aéroport de Sion en 2020, lorsque deux avions se sont dangereusement rapprochés, à une distance de 2 km à l'horizontal et de 30 mètres à la verticale. Le quotidien valaisan évoque cinq autres cas de gravité comparable qui se sont déroulés l'an dernier.
Concernant l'incident de 2020, le pire a clairement été évité de justesse, selon Marc Vettovaglia, chef de la tour de contrôle de Skyguide à l'aéroport de Sion. Comme il l'explique au micro de Forum ce mardi, le problème vient de la manière dont est structuré l'espace aérien autour de l'aéroport de Sion. Un rapport du Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) met d'ailleurs en lumière un risque systémique dû à la structure de l'espace aérien à Sion.
Deux types d'opérateurs
"Fondamentalement, pour comprendre la situation, nous avons deux types d'opérateurs. Il y a ceux qui volent aux instruments, que nous conduisons, que nous avons sous contrôle." Et ensuite, il y a les opérateurs qui volent à vue. "Eux rentrent en contact avec nous, ou non. Sur ces derniers, nous n'avons pas d'influence sur la trajectoire. Et c'est ce que met en lumière le rapport: la structure actuelle de l'espace aérien limite les moyens à disposition au niveau de la navigation aérienne pour supporter la sécurité aérienne."
Des mesures sont entreprises pour éviter ces problèmes, comme le souligne Marc Vettovaglia. "L'aéroport de Sion a fait une demande à l'Office fédéral de l'aviation civile pour revoir l'espace aérien. Le bureau d'enquête a remonté plusieurs recommandations." Et l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a répondu positivement. "Il va prendre cela en considération, attaquer ce sujet de fond en comble et revoir notre structure d'espace aérien."
Mais cela prendra du temps. "Pour pouvoir restructurer un espace aérien, il faut dans un premier temps définir par où les avions voleront à l'avenir." Et à l'heure actuelle, pour l'aéroport de Sion qui est en train de se restructurer, toutes les procédures d'approche et de départ sont en révision.
Concernant le coût de ces adaptations, il est encore trop tôt pour se prononcer. "Quand le projet sera officiellement lancé, du côté des services de la navigation aérienne, nous commencerons à statuer sur le coût interne. Et ensuite, les clés de répartition entre les différents acteurs impliqués devront être définis", explique encore Marc Vettovaglia.
Propos recueillis par Cynthia Gani
Adaptation web: fgn
Selon l'OFAC, il n'y a pas que des problèmes de sécurité
Un rapport du service suisse d’enquête de sécurité détaille plusieurs incidents survenus entre 2020 et 2023, assure l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC).
Jeudi dans La Matinale, son porte-parole Antonello Lavelia explique pourquoi l'aéroport de Sion devra revoir l’organisation de son espace aérien s'il souhaite développer ses activités: "actuellement, ces nouvelles procédures d'approches sont nécessaires en raison des nouvelles règles internationales".
"Avec le soutien de Skyguide, l'aérodrome est en train de travailler sur cela. Par la suite, il devra formellement soumettre ses propositions. C'est à ce moment-là, que nous pourrons nous exprimer et éventuellement y intégrer dans des aspects de sécurité", précise Antonello Lavelia.