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"Restaurer la confiance" est une priorité après l'affaire des abus sexuels à l'abbaye de Saint-Maurice

Monika Maire-Hefti, ici à Neuchâtel en décembre 2018. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Monika Maire-Hefti mandatée pour enquêter sur l’affaire des abus sexuels à L'Abbaye de St-Maurice / La Matinale / 4 min. / le 24 novembre 2023
Monika Maire-Hefti présidera le groupe de travail mandaté par le Conseil d'Etat valaisan suite à l'affaire des abus à Saint-Maurice (VS). "La société civile ne peut pas regarder sans rien faire", assure vendredi dans La Matinale l’ancienne conseillère d’Etat neuchâteloise.

L'abbaye de Saint-Maurice sortait jeudi de son silence pour demander pardon aux victimes, quatre jours après la révélation de nombreux cas d'abus sexuels dans l'émission Mise au Point de la RTS.

>> Lire : Accusations d'abus sexuels à l'abbaye de Saint-Maurice: le père-abbé par intérim quitte son poste

Suite à ce scandale, Monika Maire-Hefti a été mandatée par le gouvernement valaisan pour mener un groupe de travail chargé "d’évaluer l’impact des révélations sur le fonctionnement du lycée-collège". L'ancienne conseillère d'Etat neuchâteloise s'est exprimée pour la première fois dans La Matinale.

Reconnaître la souffrance des victimes

Dans un premier temps, "il est vraiment important de pouvoir restaurer la confiance" et que "les victimes se sentent reconnues", estime-t-elle.

C'est un travail urgent qui doit être entamé. "La société civile ne peut pas regarder ces faits sans rien dire et sans rien faire", lance la présidente de la Commission fédérale pour les questions familiales (COFF).

Son groupe de travail devra aussi proposer des mesures permettant de garantir "la qualité et la sécurité" du lycée-collège. Un rapport est attendu pour fin février 2024.

Sentiment d'insécurité

"Le Conseil d'Etat valaisan a immédiatement réagi", souligne Monika Maire-Hefti. Une réponse nécessaire étant donné les récentes révélations. Soupçonné d'abus sur un novice en 2003, le père-abbé par intérim de l'abbaye, Roland Jaquenoud, s'est retiré de sa charge, a-t-on appris jeudi. Son prédécesseur, l'abbé Jean Scarcella, avait fait de même en septembre dernier.

L'Eglise aurait pourtant été au courant des agissements de Roland Jaquenoud, qui enseignait jusqu'ici le de grec et le latin au lycée-collège.

Les jeunes perdent confiance et ne se sentent pas en sécurité.

Monika Maire-Hefti, Présidente du groupe de travail mandaté par le Conseil d'Etat valaisan

La mission du groupe de travail mandaté en Valais est justement de proposer "des mesures qui permettront de rétablir cette confiance " et d'assurer "un enseignement en toute sécurité" pour les élèves de l'établissement.

"La justice va maintenant se pencher sur ces faits. C'est un travail délicat (...) mais je pense vraiment qu'il est absolument nécessaire. Et pour moi, je le dis haut et fort, c'est tolérance zéro dans ce domaine-là", insiste Monika Maire-Hefti.

Propos recueillis par Pierre-Etienne Joye

Adaptation web: Doreen Enssle

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