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L'Etat du Valais touché par une pénurie de hauts cadres et de spécialistes

Le Palais du gouvernement valaisan à Sion. [Keystone - Gaëtan Bally]
L'Etat du Valais touché par une pénurie de hauts cadres et de spécialistes / La Matinale / 1 min. / le 28 novembre 2023
L'administration cantonale valaisanne a toujours plus de peine à recruter certains profils de travailleurs et de travailleuses. Des chefs de service s'en sont récemment émus auprès du Grand Conseil.

L'Etat du Valais reçoit 10'000 candidatures par année. Mais ce chiffre est trompeur, car pour 42% des postes ouverts, moins de dix personnes postulent.

Ces difficultés à recruter se lisent dans le rapport qui résume les rencontres entre l’administration cantonale et les commissions du Grand Conseil, dans le cadre de l’élaboration du budget 2024 du canton. "Le service éprouve de la difficulté à attirer de nouveaux talents et à les garder. Certaines entreprises privées ont un pouvoir d’attraction bien supérieur à celui du Canton", écrit par exemple le Service cantonal de l’informatique.

Selon Carine Knubel, cheffe-adjointe du Service des ressources humaines de l'Etat du Valais, les difficultés à recruter sont dues notamment à des salaires parfois moins attractifs. "C'est une thématique qui s'accentue au fil des années. L'économie privée est parfois plus compétitive que les administrations publiques en ce qui concerne par exemple la rémunération des hauts cadres", explique-t-elle dans La Matinale.

"Il n'y a pas une marge de manoeuvre illimitée et aujourd'hui on voit qu'il y a des métiers tels que les juristes, les ingénieurs, les logopédistes ou les cadres supérieurs qui sont effectivement des métiers plus compliqués à recruter."

L'attrait de Berne

La situation prévaut dans tout le canton, même si la partie germanophone est un peu plus concernée, avec seulement 400 demandeurs d'emplois et un taux de chômage de 0,9%, soit deux fois plus bas qu'en moyenne suisse.

"Dans le Haut-Valais il y a la Lonza qui est un grand employeur et qui recrute beaucoup de monde. Et puis la connexion entre le Valais et la Suisse alémanique avec le Lötschberg, qui peut appauvrir le marché de l'emploi valaisan", précise Carine Knubel.

Travailler à Berne devient en effet de plus en plus attractif. A partir du moment où le pendulaire peut être connecté à son ordinateur pendant son trajet en train, celui-ci peut souvent être compté comme du temps de travail.

Cette nouvelle donne séduit les employés, mais complique la tâche des recruteurs, surtout en cette période de plein-emploi.

Romain Carrupt/asch

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