Jean-Michel Girard est actuellement prévôt général émérite de la congrégation des chanoines du Grand Saint-Bernard.
A la suite de l'enquête préliminaire de l'Université de Zurich, le père-abbé de l'abbaye de Saint-Maurice, Jean Scarcella, soupçonné d'abus sexuels et de leur dissimulation, avait quitté son poste "afin de garantir l'indépendance de l'enquête".
Son successeur par intérim, Roland Jacquenoud, s'est à son tour retiré la semaine passée. Celui-ci est accusé d'abus sexuels sur un novice majeur. Une agression sexuelle dénoncée par la victime et plusieurs anciens religieux dans une enquête de Mise au point. L'accusation a été contestée par l'Abbaye lors du point presse à Bex de la semaine dernière.
>> L'enquête de Mise au point : Prêtres pédophiles, abus sexuels: les secrets de l'Abbaye de Saint-Maurice
Faire toute la lumière
Dans le 19h30, Jean-Michel Girard explique vouloir être "un soutien" à l'Abbaye de St-Maurice, "qui doit continuer de vivre. D'abord pour les membres et puis pour tous ceux qui sont liés à la vie de la communauté de St-Maurice".
Puis il ajoute: "Il faudra bien que nous assumions les responsabilités liées à ces abus, tout d'abord évidemment vis-à-vis des victimes. Il faudra faire toute la lumière sur ce qui s’est passé et enfin prendre toutes les mesures indispensables pour, si possible, que ça ne se reproduise pas."
Il faudra bien que nous assumions les responsabilités liées à ces abus, tout d'abord évidemment vis-à-vis des victimes
L'an dernier, le prêtre du Grand-Saint-Bernard, accusé de pédophilie, avait concélébré une messe à laquelle Jean-Michel Girard avait assisté. Cette messe avait choqué. Jean-Michel Girard le reconnaît.
"Nous avons effectivement eu des situations d'abus dans notre communauté. J'ai dû m'en occuper. J'ai commis des erreurs, je le reconnais. Je ne suis en tout cas pas parfait, mais j'ai aussi une certaine expérience."
asch/ami avec ats
"Potentiels abus" sous enquête de la police
Plus d'une dizaine de personnes ont signalé des "potentiels abus liés à l'abbaye de St-Maurice ou au milieu ecclésial", écrit mercredi le Ministère public valaisan. En toile de fond, les révélations par les médias de cas d'abus sexuels au sein de l'abbaye.
"Chaque annonce est prise en compte", relèvent le Ministère public et la police cantonale. Les faits dénoncés sont analysés et font l'objet d'investigations par la cellule d'enquête de la police judiciaire.
Le Ministère public rappelle que "les personnes mises en cause bénéficient de la présomption d'innocence durant la procédure préliminaire". Cette procédure a pour objectif est de savoir si des faits poursuivis d'office, non traités et non prescrits ont eu lieu sur le territoire cantonal.