Les tirs ont eu lieu avant 8h du matin, a précisé dans la matinée la police valaisanne. Selon les premières constatations, le tireur connaissait ses victimes.
Les forces de l'ordre ont "immédiatement été déployées en ville de Sion et sur l'entier du territoire cantonal", une situation "plutôt rare en Valais", a commenté leur porte-parole. Des barrages filtrants ont notamment été installés sur plusieurs axes routiers.
La police a transmis vers 10h30 un appel à témoins pour retrouver l'homme suspecté de la tuerie. Agé de 36 ans, il était décrit comme "dangereux" et il était demandé "de ne tenter en aucun cas de l'interpeller ou de l'approcher".
Arrêté près de St-Léonard
Environ 120 gendarmes et enquêteurs ont été mobilisés et ont quadrillé le canton. Ce dispositif policier a finalement permis l'arrestation de l'homme recherché, à 15h43, par les agents de la police intercommunale de Crans-Montana. Il se trouvait alors dans la région de St-Léonard. Sur ordre du Ministère public, il a été arrêté pour les besoins de l’enquête. Plus tôt dans la journée, le Ministère public avait annoncé l'ouverture d'une instruction pour assassinat.
Invité dans l'émission Forum, le conseiller d'Etat valaisan en charge de la sécurité Frédéric Favre a félicité le travail de la police. Il explique que celle-ci dispose de procédures très précises qui ont permis l'arrestation du suspect.
"Le plan 'Cobra' permet de boucler le canton, puisque la topographie permet de couper certains chemins de fuite", précise-t-il. "Et ça a permis de le garder dans une zone où, à un moment donné avec les forces à disposition, on a pu l'interpeller".
Le conseiller d'Etat souligne également la bonne collaboration entre les polices cantonale et communales ainsi qu'avec le Ministère public. "On ne peut pas toujours tout éviter, malheureusement, dans un drame comme celui-ci, mais au moins de se dire que les institutions sont prêtes à fonctionner est rassurant pour celles et ceux qui vivent paisiblement dans notre canton", conclut-il.
Agents lourdement équipés et armés
Les deux personnes décédées sont une femme âgée de 34 ans et un homme âgé de 41 ans. Ils sont tous les deux Valaisans et domiciliés dans le Valais central. La personne blessée est une Valaisanne de 49 ans domiciliée dans la région.
Selon la correspondante de la RTS à Sion, les tirs ont eu lieu dans une entreprise de plâtrerie et peinture de la route des Ronquoz, un quartier industriel directement au sud de la gare, à une centaine de mètres des locaux de la HES, de l'EPFL et de la cave Provins. L'homme y aurait tiré à plusieurs reprises.
Dans la matinée, après son arrivée sur les lieux, la police est entrée dans divers bâtiments situés autour de cette entreprise, a aussi appris la RTS. Des personnes de l'unité de police judiciaire habillées de combinaisons de plastique blanc étaient également présentes dans la zone.
Une femme visée
Des coups de feu ont également été tirés dans un autre secteur de la ville, le quartier des Potences, à quelques centaines de mètres en direction de l'ouest, dans un immeuble locatif de la rue Oscar Bider.
Toujours selon des informations obtenues par la RTS, le tireur aurait commencé son parcours devant cet immeuble locatif. Il y aurait abattu une femme avec qui il avait un différend, dont les raisons restent peu claires. Le tueur se serait ensuite dirigé vers l'entreprise de plâtrerie et peinture de la route des Ronquoz, dans laquelle il avait travaillé.
L’acte était vraisemblablement prémédité, car l'homme a envoyé une vidéo à plusieurs personnes après les faits pour expliquer ses actes. Il détenait deux armes enregistrées à la police cantonale, précise le commandant de la police cantonale Christian Varone, relevant qu'elles avaient été obtenues dans le cadre d'une procédure de succession.
Motivations en cours d'investigation
Concernant ses motivations, le premier procureur Olivier Elsig souligne que le tireur doit encore être interrogé. Il est en état de l'être. A noter que le suspect était en litige avec les deux personnes tuées.
"La procédure avait donné lieu à un classement dans le premier cas, tandis que l'autre est toujours en cours", a-t-il relevé. Il n'y avait pas de relation amoureuse entre la première victime et le suspect, ajoute Olivier Elsig, ce qui contredit l'une des hypothèses émises au cours de la journée. Elle faisait état d'une situation de harcèlement du suspect envers la femme qu'il a tuée par la suite.
L'homme est connu des autorités judiciaires, surtout en tant que plaignant, dans des affaires dites mineures, soit d'atteintes à l'honneur, d'injures ou encore de menaces. Il n'était pas catalogué comme quérulent, détaille aussi Olivier Elsig.
cab/vic