"Le conseiller d’Etat Frédéric Favre a dû ordonner l’arrêt de la régulation proactive du loup dans les périmètres concernés des meutes de Hauts-Forts, Nanz et Le Fou-Isérables", écrit le canton du Valais ce mercredi dans un communiqué.
Cette décision fait suite à un recours déposé par des organisations de protection de la nature auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF). En Valais, trois meutes sur sept étaient concernées.
Les organisations recourantes, Pro Natura, le WWF, BirdLife et le Groupe Loup Suisse estiment que "la Confédération et les cantons ne respectent pas le principe de proportionnalité et font fi du rôle majeur que joue le prédateur dans l'écosystème forestier". Elles avaient déposé deux recours auprès du TAF visant certaines des autorisations délivrées par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Le Valais se défend
Face à cet arrêt forcé, le canton du Valais s'est défendu mercredi: "Toutes les conditions pour ordonner une régulation sont remplies au regard de l’Ordonnance révisée de la loi fédérale sur la chasse", a-t-il écrit dans un communiqué.
Les tirs de régulation autorisés visaient sept meutes meutes sur les treize que compte le canton: celles de Nanz, Augstbord, Hérens-Mandelon, Le Fou-Isérables, Les Toules, Les Hauts-Forts et Chablais. Dans chacune de ces régions, "plusieurs animaux de rente ont été tués en situation protégée au cours des douze derniers mois", détaille encore le canton.
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Tirs suspendus aux Grisons
Le premier recours des organisations de protection de la nature, déposé vendredi, concerne les Grisons et vise quatre des huit autorisations de régulation proactive des meutes délivrées à ce canton. En réaction, le canton a stoppé la chasse au loup le même jour, avant une reprise partielle lundi.
Le second recours, lié au Valais, a été déposé ce lundi. "L'OFEV et les cantons ont été trop loin dans ces cas", ponctue Nicolas Wüthrich, responsable de l’information au sein de Pro Natura.
Lors de l'examen de la loi sur la chasse, le Parlement avait "clairement souligné" que l'élimination de toute une meute devait rester "l'exception absolue" et ne concerner que celles devenues "incontrôlables", précisaient lundi les organisations dans un communiqué. Contrairement aux assurances données par le Conseil fédéral, des tirs sont autorisés pour éliminer des meutes n'ayant attaqué "qu'un très petit nombre d'animaux de rente".
Tirs préventifs autorisés
Le Conseil fédéral a mis en vigueur le 1er novembre, pour une durée limitée, la première partie de la modification de la loi sur la chasse et a adapté l'ordonnance en conséquence. Les cantons ont ainsi la possibilité de déjà procéder à des "tirs préventifs de régulation" en décembre et janvier, s'ils obtiennent l'assentiment de l'OFEV.
Après avoir examiné les demandes cantonales, celui-ci avait accepté le tir de douze meutes complètes. Seule la demande du canton du Tessin de tirer la totalité de la meute du Valle Onsernone avait été refusé.
Onze loups tués en Valais
Depuis, dans les Grisons, huit loups ont été abattus sur les 44 tirs autorisés, selon un décompte de la semaine dernière. En Valais, onze loups ont été tués sur les quelque 34 loups visés, selon les derniers chiffres publiés sur le site internet dédié. Deux d'entre eux - un jeune loup et un loup adulte - appartenaient à la meute de Nanz.
ats/doe