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La brasserie de l'abbaye de Saint-Maurice lâchée par la Coop

La brasserie de l'abbaye de Saint-Maurice lâchée par la Coop. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La Coop ne vend plus de bières de la brasserie de l'abbaye de Saint-Maurice / La Matinale / 1 min. / le 9 janvier 2024
Suite aux révélations d'abus sexuels, Coop ne vend plus les bières de l'abbaye de Saint-Maurice. La société coopérative de la grande distribution suisse explique vouloir se distancier "de ces événements présumés".

La décision de retirer de la vente les bières de l’abbaye de Saint-Maurice a été prise au mois de novembre.

Face à cette stratégie, la brasserie de l'abbaye de St-Maurice déclare accuser le coup. Son président, Pierre-Alain Cardinaux, affirme mardi dans La Matinale de la RTS ne pas en vouloir à la coopérative.

"Il est évident qu’un grand distributeur comme la Coop se doit d’avoir un fournisseur irréprochable. L'abbaye a été critiquée dans les médias et je comprends tout à fait cette décision. Mais je trouve cela un peu malheureux de mélanger les aspects de commercialisation d'une bière, qui avait du succès, avec d'autres aspects qui ne sont pas dans mes cordes", dit-il.

D'autres partenaires se retirent

Cette même politique de retrait a aussi été mise en place par d'autres partenaires importants. En décembre, le quotidien 24 Heures révélait que le principal partenaire de la brasserie, l'entreprise vaudoise Amstein SA, avait aussi retourné ses stocks et que le partenaire qui devait brasser les bières en janvier y a également renoncé.

La brasserie s'éloigne donc toujours plus de son objectif initial: produire 600'000 bouteilles par an. Depuis sa création en 2019, elle écoulait quelque 150'000 bouteilles par an et en 2023, entre 60'000 et 70'000.

Cette baisse était prévue, explique Pierre-Alain Cardinaux: "Fin 2022, nous avons engagé la discussion avec un nouveau partenaire. Nous étions donc sur une perspective de réduction du volume d’affaires. Mais avec tout ce qui s’est passé, ce partenariat est devenu caduc".

Le nouveau partenaire en question était la société Martigny Brewing. Contacté, son administrateur, Frédéric Rouvinez, ne détaille pas les raisons de ce choix.

Une brasserie pas rentable pour l’abbaye

Actuellement, l’abbaye est le principal actionnaire de la brasserie qui porte son nom. "La brasserie est une structure indépendante et n’a jamais gagné suffisamment de liquidité pour reverser des dividendes à ses actionnaires. Nous sommes bien loin d’avoir un retour d’investissement sur la production de bière", précise Pierre-Alain Cardinaux.

La brasserie reste toutefois confiante, elle discute actuellement avec un nouveau partenaire.

Sujet radio: Mathilde Salamin

Adaptation web: Miroslav Mares

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