L'école a mis en place un espace de parole indépendant dédié aux élèves, ont fait savoir dans des communiqués distincts le Service de l'enseignement et l'établissement en question à l'issue de cette rencontre. Elle va également mettre en place un examen systématique des casiers judiciaires pour tous les enseignants et intervenants ecclésiaux en activité.
Le Service de l’enseignement suivra ces démarches afin de s’assurer de la sécurité des élèves et du respect des bonnes pratiques et des normes éducatives de l’Etat, ajoute-t-il. L'école privée Fleurs de Mai dispense des cours à des élèves de la 1H à la 8H.
Evaluation
Le Département de l’économie et de la formation a souhaité rencontrer les représentants de cette école primaire privée liée à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, à la suite du témoignage d’un ancien élève de l’établissement, publié dans le journal Le Temps, concernant des violences datant du tournant des années 90.
L'homme, aujourd'hui âgé de 41 ans, raconte y avoir été "frappé devant les autres avec des baguettes et le pantalon baissé" avant même d'avoir huit ans. Il indique aussi avoir subi d'autres graves violences - physiques, psychiques et sexuelles - dans un pensionnat en France, proche de la fraternité.
Lundi, la délégation du service de l'enseignement a donc rencontré le Père-Référent de la Fraternité, le directeur pédagogique de l’école et un représentant de l’Association Fleurs de Mai à Riddes. Il s'agissait aussi d’évaluer si d’autres situations problématiques s’étaient produites, ce qui selon les responsables de l’école ne semble pas être le cas, précise le canton.
"Pas de signaux d'alerte ces 7 dernières années"
Dans l'émission Forum mardi soi, le chef du service de l'enseignement valaisan Jean-Philippe Lonfat a précisé que deux inspecteurs ont participé à la visite durant laquelle les responsables ont indiqué "que ces dernières années, ils n'avaient pas connaissance de faits similaires. Parce que c'est ce qui intéresse l'Etat puisqu'on a un devoir de surveillance." La direction a assuré ne pas avoir "caché sous les dossiers des faits similaires" remontant aux années nonante.
Jean-Philippe Lonfat parle d'"une séance constructive où on avait envie de s'exprimer et pas forcément mettre une chape de plomb sur le dossier" et salue les mesures prises. Mais "si l'espace de parole ou la police ou le Ministère public apprenait des faits nouveaux de ces dernières années, il faudrait avoir peut être des choses plus serrées."
Le chef du service de l'enseignement valaisan précise que les écoles privées reçoivent la visite d'une inspectrice, "annoncée ou non", au moins une fois par année, et indique ne pas avoir eu "de signaux d'alerte dans cette école ces sept dernières années".
Enquête plus large
De son côté, l'établissement tient également "à partager son empathie pour les souffrances vécues et décrites" par le témoignage relayé dans la presse. Il indique n'avoir "jamais eu connaissance en son sein de traitements tels qu’ils y sont décrits et les réprouve avec vigueur". L'école souhaite que "toute la lumière soit faite sur les accusations qui la concernent et que justice soit rendue, le cas échéant".
Le témoignage s'inscrivait dans le cadre d'une large enquête menée en Suisse, en Belgique et en France. Selon le quotidien, la fraternité Saint-Pie X est au coeur d'une série d'accusations d’abus sexuels dans le monde entier. Le journal a recueilli de nombreux témoignages, dénonçant emprise, violences sexuelles et culte du secret.
L’Etat autorise les écoles privées et exerce un devoir de surveillance. Des visites à caractère pédagogique sont conduites régulièrement et un rapport est rédigé annuellement par l’inspectrice responsable, rappelle le Service de l'enseignement. Le canton "applique une tolérance zéro pour tous les cas de violences et soutient les actions des victimes en faveur de la transparence et de la libération de la parole", écrit-il encore.
cab avec ats