De l'émotion et des questions, alors que la sixième personne disparue à Tête Blanche est toujours recherchée
Tant que la sixième victime n'aura pas été retrouvée, l'espoir est là, même s'il faut aussi être réaliste, relevait lundi le commandant de la police valaisanne Christian Varone. Celui-ci pointait notamment les conditions extrêmes, avec des températures très basses, dans lesquelles se trouve cette personne depuis samedi.
Les recherches se poursuivent donc dans un secteur élargi autour de Tête Blanche, sur l'itinéraire reliant Zermatt à Arolla, pour retrouver cette personne, une Fribourgeoise de 28 ans. Des détecteurs de victimes d'avalanches, d'autres appareils de localisation et des perches de sondage sont notamment utilisés.
L'enquête se poursuit sur les circonstances du drame
Les cinq autres randonneurs à ski portés disparus depuis samedi ont eux été retrouvés morts dimanche soir. Il s'agit de cinq membres d'une même famille valaisanne âgés de 21 à 58 ans, trois frères, leur cousin et leur oncle.
La police n'a pas précisé l'identité des personnes, l'identification formelle étant en cours. Selon Le Nouvelliste, il s'agit de "six personnes actives et appréciées de la communauté", qui étaient "amoureux de montagne et de sport", qui partageaient l'objectif de participer à la Patrouille des glaciers". L'un d'eux était membre de l'exécutif de Vex (VS) et un autre capitaine dans la police cantonale.
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Pour le moment, les raisons de ce drame ne sont toujours pas établies avec certitude. Les experts en informatique s'activent pour exploiter "l'ensemble des données (téléphones portables, réseaux sociaux, GPS) des six alpinistes.
Interrogé sur les conditions météorologiques à Zermatt samedi au moment du départ, Christian Varone a indiqué "qu'elles étaient relativement bonnes, avant de se dégrader rapidement.
Une vive émotion
Depuis deux jours, l'émotion est vive dans le Val d'Hérens, d'où étaient originaires la plupart des victimes. Lundi soir, 400 personnes se sont recueillies ensemble à Vex, des bougies à la main, après une cérémonie à l'église. Des habitants sont aussi venus déposer des bouquets de fleurs en hommage aux victimes.
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Beaucoup avancent la fatalité dans ce drame de la montagne. "C'est la montagne qui décide", avait aussi déclaré Christian Varone devant la presse. "Ce sont des risques qu’on accepte inconsciemment. Lorsqu’on va en montagne, les risques sont plus présents mais avec l’entraînement et la formation, on diminue autant que faire se peut ces risques", a abondé Pascal Gaspoz, chef du groupe montagne à la police valaisanne, mardi dans le 19h30.
Ce drame ébranle aussi toute la communauté des randonneurs, qui sont de plus en plus nombreux, notamment les jeunes, à parcourir les montagnes. Et particulièrement en cette période, à un mois de la Patrouille des Glaciers.
Aussi interrogés dans le 19h30, Clément et Aymeric, deux randonneurs qui ont pour objectif de traverser les Alpes, étaient également en haute montagne au moment du drame. "Pendant la tempête, on s'est arrêtés au refuge de Prafleuri et on n’a pas bougé pendant deux jours. On était un peu coupés du monde", confie le premier.
La prévention et l'équipement
Les spécialistes avancent aussi certains éléments pour tenter d'éviter ce genre de drames. Pour Pierre Mathey, secrétaire général de l’association des guides de montagne, "la prévention reste un élément essentiel. L’humain est petit face aux éléments naturels (...) Pour cette raison, il faut continuer de dire aux gens de s’informer et de se former".
La question du matériel est aussi importante, relève le nivologue Robert Bolognesi. "Pour les patrouilleurs qui s’entraînent, je leur dirais de s'équiper en matériel lourd, une pelle de grande dimension avec un manche solide, et de prendre des habits supplémentaires dans le sac à dos."
En haute altitude, les conditions météo peuvent être très différentes de celles ressenties en plaine ou en moyenne montagne. Il faut donc bien s’informer avant chaque départ. "Le vent, la tempête, les avalanches, le manteau neigeux. Si l’un de ces voyants est au rouge. Il faut changer d’itinéraire, voire renoncer", relève encore Robert Bolognesi.
boi avec ats