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De nouveaux investisseurs s’intéressent aux stations de ski valaisannes

Basée à Neuchâtel, la société de logiciels e-Liberty souhaite étendre ses activités dans les domaines skiables. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Basée à Neuchâtel, la société de logiciels E-Liberty souhaite étendre ses activités dans les domaines skiables / La Matinale / 1 min. / le 10 mai 2024
La société franco-suisse e-Liberty veut racheter des domaines skiables valaisans. Après avoir acquis plusieurs stations au Québec, la firme basée à Neuchâtel lorgne aujourd'hui sur Grächen et Belalp, en difficultés financières, ainsi que sur Torgon, tombé en faillite l'an dernier, a appris la RTS.

Connue pour son savoir-faire en plateformes et logiciels dédiés aux domaines skiables, comme le système de vente d'abonnements à prix dynamiques par exemple, e-Liberty est en discussion avec une société liée au domaine français de Châtel pour une reprise conjointe de Torgon, selon des informations de la RTS.

L'entreprise, qui ne masque pas ses ambitions, voit un potentiel dans ces stations. "Elles n'ont pas de risque climatique à court terme", explique Christian Mars, directeur d'e-Liberty, dans La Matinale de la RTS. "Pour Belalp, le domaine démarre à 2000m et monte à 3100m. Pour Grächen, ça commence à 1650 et ça monte à 2800 en versant nord".

"On pense donc que ces stations ont une pérennité, mais qu'elles sont aujourd'hui dans une situation où elles ne sont pas en capacité d'investir", ajoute-t-il.

Modèle américain

La firme informatique compte donc investir dans les infrastructures de ces stations, telles que les remontées mécaniques ou les canons à neige. Mais pour être rentable, une partie de la stratégie vient du modèle américain. "Un propriétaire de stations américaines est propriétaire de tout: remontées mécaniques, hôtel, restaurants, boutiques de ski", indique Christian Mars, rappelant qu'en Suisse, à quelques exceptions près, les opérateurs de remontées mécaniques ne possèdent que celles-ci.

"Il faut travailler dans les deux sens, en préservant la rentabilité des opérateurs de remontées mécaniques et essayer de mieux travailler un écosystème", déclare-t-il, car "le ski en tant que tel est extrêmement difficile à rentabiliser si on n'intègre pas le système". Le directeur d'e-Liberty promet donc de travailler "dans les deux sens, en construisant des lits touristiques pour faire venir des skieurs d'ailleurs", ajoutant que si les opportunités se présentaient, l'entreprise "rachèterait des restaurants ou des hôtels à des privés qui le voudraient bien".

>> Ecouter l'interview de Christian Mars dans La Matinale :

La firme e-Liberty s'intéresse à une reprise conjointe de Torgon. [Keystone - Olivier Maire]Keystone - Olivier Maire
Le modèle américain pour la rentabilité des domaines skiables suisses: interview de Christian Mars / La Matinale / 1 min. / le 10 mai 2024

Investissements locaux

Après les Américains de Vail Resorts à Crans-Montana, l'intérêt de ce nouvel acteur pour les stations de ski du canton laisse un sentiment mitigé au gouvernement valaisan. Si le conseiller d'Etat Christophe Darbellay se réjouit que les stations attirent les investisseurs, il affirme sa volonté de privilégier les financements locaux.

"Je pense que ce serait une bonne chose pour nous de garder le plus possible le contrôle de nos remontées mécaniques, parce que ce sont véritablement les colonnes vertébrales de nos destinations touristiques", dit-il. Le conseiller d'Etat estime toutefois que "c'est au pied du mur que l'on reconnaît le maçon" et que par conséquent, "c'est à l'aune de la capacité d'investissement et de développement d'une destination" que le canton "va mesurer la qualité d'un investisseur".

>> Ecouter l'interview de Christophe Darbellay dans La Matinale :

Le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
La société de logiciels E-Liberty s'intéresse aux stations de ski en Valais: interview de Christophe Darbellay / La Matinale / 1 min. / le 10 mai 2024

Sujet radio: Emilien Verdon

Adaptation web: Emilie Délétroz

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