Inquiétude autour du manque de candidats pour organiser la finale 2025 des combats de Reines
Traditionnellement, ce sont les syndicats d'élevage des différentes régions qui mettent en place cette manifestation qui couronne, à la mi-mai, la "Reine des Reines". Mais cette année, aucune section n'était en mesure de prendre la responsabilité. Après avoir exploré plusieurs pistes qui se sont révélées infructueuses, la Fédération suisse d'élevage de la race d'Hérens n'a donc pas encore trouvé d'organisateurs pour 2025 et devra reprendre la main.
À cinq mois de l'échéance, et face à l'ampleur du travail préparatoire, le président de la fédération nationale Fabien Sauthier a lancé samedi un appel aux présidents de syndicats régionaux dans le quotidien haut-valaisan Walliser Bote pour leur demander de réagir.
On devra peut-être changer notre façon de faire (...) Mais aujourd'hui, c'est clair qu'il y aura une finale!
"C'est surtout pour avoir du monde, des bénévoles, c'est ça le problème dans une grande manifestation telle que la finale", explique-t-il dans l'émission Forum. Malgré le délai qui se raccourcit, le Valaisan se veut rassurant: les combats et les infrastructures seront assurés, soit par la faîtière elle-même, soit par l'association Race d'Hérens Tour.
Les syndicats ne suffisent plus
"Il n'y a pas de mauvaise volonté, loin de là. Mais on devra peut-être changer notre façon de faire. Est-ce que ce sera tout le temps la fédération qui devra organiser la finale, avec l'aide de tous les syndicats, avec des commissions particulières? C'est possible. Mais aujourd'hui, c'est clair qu'il y aura une finale!"
Fabien Sauthier relève par ailleurs que depuis plusieurs éditions, ce n'est déjà plus un seul syndicat qui assume l'entière charge de l'organisation. "Cela fait trois ou quatre éditions que c'est toute une région qui organise, comme le Val d'Hérens ou le Val d'Anniviers. Mais la région ne peut pas organiser sans l'aide du syndicat", souligne-t-il.
La relève, il y en a, mais pas autant que ce qu'il faudrait
"Avant, il y avait un tournus et chaque région ou syndicat écrivait à la Fédération pour faire part de son intérêt. Depuis quelque temps, on n'a plus ces demandes, c'est plutôt nous qui allons chercher et mobiliser les syndicats", précise-t-il encore.
Les gens restent passionnés par les combats
La situation actuelle traduit toutefois un décalage entre l'engouement populaire et médiatique pour cette finale et un manque de relève qui se dessine. "Les gens ne sont plus aussi nombreux qu'avant dans les syndicats", concède Fabien Sauthier.
"La relève, il y en a, mais pas autant que ce qu'il faudrait", poursuit-il. "La race d'Hérens, c'est une race vraiment typique, pour laquelle on vit de passion (...) Et aujourd'hui, on a quand même quelques exploitations qui vivent de ça, mais autrement, de moins en moins de personnes gardent cette bête."
Par ailleurs, il est évident pour lui que parmi les gens qui restent passionnés pour cette race, la plupart le sont avant tout pour les combats. "Les gens sont toujours passionnés. La seule chose, c'est qu'il n'y a plus autant de monde qu'avant", résume-t-il.
Texte web: Pierrik Jordan
Propos recueillis par Thibaut Schaller
La finale des Reines, un événement "trop commercial"?
Interrogé sur le reproche d'avoir fait de la finale des Reines un événement trop grand, et trop "commercial", Fabien Sauthier affirme entendre la critique. "Ce qu'on nous reproche aujourd'hui, c'est d'organiser une partie VIP, et un village pour essayer de faire vivre un peu plus cette manifestation. Certains éleveurs se sentent un petit peu mis de côté. Déjà qu'ils se retrouvent, avec leurs vaches, en dehors de l'enceinte pure de la finale."
"Certains éleveurs parlent comme ça", poursuit-il. "Mais même si on voulait revenir en arrière, même si on voulait se passer de la télévision, ce qui serait dommage parce qu'aujourd'hui, on a quand même cette chance d'avoir une manifestation couverte par cinq heures de direct; si on voulait enlever tout ça pour revenir comme en 1970, on aura de toute façon du monde, et il faudra de toute façon monter des infrastructures."