L'effondrement dans un tunnel menant à La Tzoumaz aura de lourdes conséquences pour la station
"Ce n'est pas un plafond en béton qui est tombé, car il s'agit d'un tunnel creusé dans la roche", a indiqué dimanche un porte-parole de la police valaisanne. L'événement, qui n'a pas fait de blessé, s'est produit vers 18h30 samedi. Environ une dizaine de mètres cubes se sont affaissés.
Le tunnel a été fermé pour une durée encore inconnue, mais le Service de la mobilité estime que la fermeture pourrait durer plusieurs mois, voire plusieurs années. L'ingénieur cantonal et chef du Service de la mobilité Vincent Pelissier estime que le coût des travaux pourrait se chiffrer jusqu'à plusieurs centaines de milliers, voire des millions de francs.
Le tunnel, à près de 1100 mètres d'altitude, permet d'atteindre la station de la Tzoumaz, au-dessus des Mayens-de-Riddes. Une déviation est en place par Fey et Isérables, mais uniquement pour les véhicules légers. Les autocars et les camions ne peuvent pas l'emprunter.
Lourdes conséquences pour La Tzoumaz
Les conséquences sont lourdes pour La Tzoumaz, car les cars de touristes ne peuvent désormais plus accéder à la station. A l'office du tourisme, le téléphone n'arrête pas de sonner: dans une semaine, plus de 8000 vacanciers sont attendus. Mais fort heureusement, la majorité de la clientèle est constituée de familles qui se déplacent avec leur propre véhicule.
Il faudra toutefois résoudre la question de l'évacuation des ordures et l'interdiction d'accès aux camions va aussi poser des problèmes au secteur de la construction par exemple.
Ce coup du sort remet en évidence la nécessité d'un nouvel accès à la station, comme le projet de liaison câblée depuis Riddes. Mais il serait prévu au mieux pour 2028, indique Christel Duc, la présidente de la communes de Riddes.
En attendant, le transport public est maintenu, via la gare de Riddes, le téléphérique Riddes-Isérables, puis par le bus d'Isérables à la Tzoumaz et inversement. Pour améliorer davantage l'accès à la station, le Service cantonal de la mobilité entend intensifier la cadence et augmenter l'amplitude des transports publics.
Causes encore inconnues
Le tunnel construit en 1968 était sous surveillance. Mi-décembre, un éboulement s'était déjà produit un peu plus bas. Les causes de l'effondrement ne sont pour l'heure pas connues. Mais selon l'ingénieur en dangers naturels Guillaume Favre-Bulle, interrogé dans le 12h45 de la RTS, "on a des signes que ça peut tout simplement être une fatigue de la roche". C'est "une première hypothèse", avance-t-il.
L'ingénieur cantonal, Vincent Pelissier, estime que les intempéries inédites de décembre ajoutées au redoux de ces derniers jours pourraient jouer un rôle dans l'effondrement. Et le tunnel, qui a plus de 50 ans, a été creusé "dans une falaise géologiquement complexe".
Cet événement repose la question de la sécurisation des routes de montagne. Les géologues s'attendent à voir de nouveaux éboulements se produire et il semble impossible de tout sécuriser. Rien qu'en Valais, il existe une centaine de "points chauds" le long du réseau routier.
Texte web: cab avec ats