Sur une parcelle de 1500m2 au milieu des vignes, le viticulteur Julien Guillon se lance dans une plantation d'oliviers. "J'ai deux essences. J'en aurai six en tout. Les oliviers sont adaptés à la sécheresse, et puis au gel. Jusqu'à -20 degrés, il n'y a pas de problème", explique-t-il.
Cette plantation, c'est un pari pour Julien Guillon. Le viticulteur se diversifie pour des raisons climatiques.
"Pour le grand vignoble que j'ai à Fully, les deux dernières années, pendant 15 jours à 3 semaines, il n'y avait plus d'eau dans les conduites. Si je voulais arroser, ce n'était pas possible. C'est maintenant qu'il faut réagir en arrêtant la monoculture et en ayant une autre culture à côté", témoigne-t-il.
L'olivier est particulièrement bien armé pour faire face au manque d'eau. "C'est la force de l'olivier de pouvoir pousser par temps très sec", conclut l'agriculteur.
Défi de la gestion de l'eau
La gestion de l'eau est sans doute l'un des grands défis du monde agricole d'aujourd'hui et de demain. A Leytron, l'Agroscope mène des recherches sur les principaux cépages autochtones. Enherbement des parcelles, quantité d'eau apportée au pied des ceps: tout est testé pour optimiser les ressources.
Vivian Zufferey, chercheur à Agroscope, montre dans le 19h30 de la RTS comment les techniques d'irrigation de la vigne se perfectionnent. "Chaque ligne de ceps a une entrée et une fermeture de vanne. On peut piloter l'irrigation ligne par ligne. On peut calculer au cep près la dose d'eau qu'on veut mettre pendant la saison."
Ces études sont nécessaires pour pérenniser le vignoble, pour mieux comprendre comment adapter les pratiques viticoles. "Toutes les études ont montré que la vigne, surtout pendant certaines périodes clés pendant la saison, ne doit pas souffrir du sec. Sinon il y a des conséquences sur le rendement et la qualité."
Entre implantation de nouvelles espèces et meilleure gestion des apports hydriques, l'agriculture doit parfois innover pour s’adapter au changement climatique.
Sujet TV: Erwan Jagut, Cédric Jordan
Adaptation web: Julien Furrer