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La 3e correction du Rhône inquiète les députés valaisans

La 3e correction du Rhône inquiète les députés valaisans. [Keystone - Cyril Zingaro]
La 3e correction du Rhône inquiète les députés valaisans / Le Journal horaire / 20 sec. / le 14 juin 2024
La révision annoncée de la 3e correction du Rhône a suscité une avalanche de questions vendredi au Grand Conseil valaisan. Les réponses données par le conseiller d'Etat en charge du dossier Franz Ruppen n'ont pas apporté d'éléments foncièrement nouveaux.

La révision de la 3e correction du Rhône, présentée fin mai à la presse, était au coeur de sept interpellations urgentes, certaines interpartis. Contrairement à d'autres interventions urgentes, les interpellations ne sont pas défendues par leurs auteurs et n'ouvrent pas de débats en plénum.

Seul Franz Ruppen, chef du département de la mobilité, du territoire et de l'environnement, s'est donc exprimé. Il a répondu à la quarantaine de questions déclinées dans les interpellations écrites, et qui portaient notamment sur la compensation des surfaces d'assolements, le financement par la Confédération, les mesures prioritaires dans le Chablais, ou encore les compétences du bureau mandaté pour mener la révision.

Pas une révision "au rabais"

En préambule, Franz Ruppen a rappelé que l'objectif de la révision n'est pas "de dynamiter ou de tirer la prise" du projet de la 3e correction du Rhône. Le but premier est de "protéger les personnes et les biens, ainsi que notamment d' "abaisser les coûts" du projet initial et de "lever les nombreux blocages" qui subsistent.

"Il ne s'agit pas de mener une révision au rabais, ni de jouer avec la sécurité ni de perdre le financement fédéral", a-t-il poursuivi. Comme il y a quelques semaines devant la presse, le conseiller d'Etat a rappelé que la révision répond aux voeux du Grand Conseil, qui a accepté en mai 2021 de mener une analyse et une réflexion de fond sur Rhône 3.

Respect du cadre légal

Concernant les surfaces d'assolement (SDA), soit les terres agricoles les plus précieuses de Suisse, la Berne fédérale a serré la vis, et, selon le canton, il n'est ainsi plus possible d'utiliser les 296 hectares nécessaires à l'emprise du Rhône dans le projet R3. Dans leur intervention urgente, Les Vert-e-s rappellent que le Valais dispose de SDA recensées en zones à bâtir qui pourraient être affectées en zones agricoles, et demandent au canton s'il entend "enfin explorer cette voie".

"Compenser près de 300 hectares de SDA en dézonant n'est pas réaliste ni politiquement ni financièrement", a répondu Franz Ruppen. Le conseiller d'Etat a évoqué les immanquables recours qui viendraient ralentir le processus et le coût des expropriations estimé à un milliard de francs environ.

Sur le financement du projet, Franz Ruppen s'est voulu rassurant, rappelant que la révision respectera le cadre défini par la Confédération pour toucher les aides fédérales prévues. Avec cette révision du projet, le canton peut, conformément à la loi, compter sur une manne fédérale d'au moins 35%, à laquelle peuvent s'ajouter 20% pour charges considérables, à condition que les finances fédérales soient au beau fixe, a précisé le chef de département.

>> Lire aussi : Jugée "disproportionnée", la 3e correction du Rhône sera révisée

jfe avec ats

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Discussions avec le canton de Vaud

Concernant les mesures prioritaires liées au Chablais, Franz Ruppen n'a pas pu affirmer qu'elles seront bien séparées de la révision du projet global de R3. "Des discussions sont en cours dans ce sens avec le canton de Vaud et l'Office fédéral de l'environnement", a-t-il indiqué

Des députés, notamment du Centre du Haut-Valais, ont aussi dit leurs inquiétudes quant au bureau mandaté, "nouveau venu dans le domaine de l'hydrologie", selon eux, et "qui ne dispose probablement pas des compétences spécialisées nécessaires". Le mandat a été confié à "un ingénieur civil diplômé de l'EPFL; il a bénéficié de l'appui de quatre experts dont un ingénieur civil spécialisé en hydrologie", a martelé Franz Ruppen.

>> Lire aussi : Le canton de Vaud se fâche avec le Valais sur la correction du Rhône