La Congrégation du Grand-Saint-Bernard identifie cinq cas d'abus sexuels commis en son sein
Outre deux cas d'abus sexuels sur mineurs déjà connus, les archives "ont révélé trois autres cas", indique lundi la congrégation du Grand-Saint-Bernard. Il est possible que des victimes non connues soient en souffrance, ajoute-t-elle.
Le prévôt Jean-Pierre Voutaz les invite "à parler" à l'un des organismes d'aide ou d'écoute. Et se tient "lui-même à leur disposition", précise-t-on de même source.
Un curé reconnu coupable en 1971
Dans le détail, un religieux, qui n'a pas pu être identifié, a abusé d'un enfant de dix ans en 1955-1956. Le cas a été annoncé en 2023. "Entendue par l'actuel prévôt, la victime a témoigné que 'ces entretiens lui ont permis de retrouver une certaine paix'", précise la congrégation. L'agresseur pourrait être un candidat chanoine renvoyé en 1956, "mais les documents sont trop lacunaires pour en avoir la certitude", ajoute-t-elle.
Un autre chanoine a abusé d'un jeune homme en 1983 en Valais, d'après les documents. Le coupable s'était annoncé lui-même à la police la même année. Selon les archives, cette affaire a bénéficié d'un classement à la demande des parents de la victime. Ce chanoine est décédé accidentellement, toujours la même année.
Un chanoine, curé d'une paroisse du Valais central, a été reconnu coupable en 1971 par la justice pénale valaisanne d'attentats à la pudeur sur au moins dix enfants. Il a été condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis. Ce chanoine est décédé en 1996. "En 2024, l'une des victimes s'est manifestée; la congrégation a immédiatement constitué une commission d'écoute", relève cette dernière.
Deux cas déjà connus
Deux cas d'abus sexuels sur mineurs commis par deux chanoines du Grand-Saint-Bernard étaient déjà connus. L'un s'est déroulé au début des années 1980 au collège Champittet à Pully (VD) sur un enfant de 12 ans. Le Ministère public de canton de Vaud avait classé le dossier pour prescription. Le jugement ecclésiastique du chanoine a été rendu le 16 décembre 2022, lui interdisant de célébrer les sacrements en public pendant 10 ans.
Dans cette affaire, la congrégation - à laquelle l'abus avait été annoncé en 2021 - a dénoncé en 2022, un chanoine pour attouchements d'ordre sexuel. Dans la foulée, une enquête avait été diligentée afin d'établir si d'autres abus avaient eu lieu dans le collège.
Volonté d'éclairer le passé
"Avec les réserves d'usage, la conclusion du rapport est formelle: il n'y a pas eu, de la part des chanoines du Grand-Saint-Bernard alors responsables de l'établissement, d'autres atteintes à l'intégrité des élèves que le cas révélé en 2021", avait détaillé en avril 2024 la congrégation. Celle-ci avait alors assuré vouloir continuer à faire "la lumière sur son passé", ouvrant la voie à l'annonce de ce lundi.
L'autre cas déjà révélé dans la presse concerne un abus annoncé en 2022 et commis vers 1976 -1977 en Valais par un chanoine sur une jeune fille. Le Ministère public du canton du Valais a classé l’affaire pour prescription. Des mesures canoniques ont été prises dès 2022 par la congrégation à l'égard du chanoine, lui interdisant d'exercer son ministère, relève encore cette dernière.
ats/ami
La justice valaisanne a classé le dossier
Il y a une dizaine de jours, le Ministère public valaisan avait indiqué avoir classé le dossier des abus perpétrés au sein de l'Eglise, tous les faits dénoncés étant prescrits ou n'ayant pas fait l'objet d'un dépôt de plainte pénale à temps. En tout, 25 personnes ont dénoncé 33 agissements à caractère pénal.
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