La passerelle sur le Rhône entre Salquenen et le Bois de Finges ne sera pas construite
Supportée par dix piliers en béton, cette passerelle de 280 mètres devait permettre aux visiteurs d'accéder au parc naturel de "mieux les guider et de les dissuader de se rendre en voiture dans la zone protégée", selon les recourants.
Dans un arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral (TF) estime que cette liaison n'est pas nécessaire. Il affirme que cette canalisation des visiteurs peut être réalisée par d'autres moyens, notamment par une extension de l'offre de bus. Il suit ainsi la décision de l'instance inférieure, le Tribunal administratif fédéral.
La Cour relève en outre, que la construction d'une passerelle ne ferait que déplacer en partie le problème des dommages causés à la flore et à la faune, et pourrait même l'accentuer. "Il est évident que de nombreux visiteurs ne limiteront pas leur séjour à la passerelle, mais souhaiteront ensuite découvrir le reste de la zone protégée", écrit ainsi le TF.
Deux espèces protégées
Le tronçon Sierre-Gampel longe le Bois de Finges qui est inscrit à l'Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d'importance nationale (IFP). Cette forêt de pins est aussi une zone alluviale d'importance nationale située dans le Parc naturel régional Pfyn-Finges. Par ailleurs, deux espèces d'oiseaux placées sur la liste rouge - le Chevalier guignette et le Petit Gravelot - sont présentes de part et d'autre de la passerelle. Le site constitue donc un lieu de nidification potentiel pour ces espèces protégées typiques des zones alluviales.
Les plaignants faisaient valoir que la passerelle constituait un élément indispensable du concept global de protection de la zone. Jusqu'à présent, une grande partie des visiteurs accédaient directement à la forêt de Finges en voiture par la route cantonale. Avec le démantèlement de l'ancienne route cantonale dans le cadre du projet de l'A9, l'accès au bois de Finges par le trafic individuel motorisé sera considérablement réduit.
ats/miro