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La restructuration du bureau sédunois de l'agence de presse Keystone-ATS préoccupe l'Etat du Valais

Des rédacteurs de l'agence de presse Keystone-ATS à Berne. [KEYSTONE - GAETAN BALLY]
Quel est le rôle de l’agence de presse suisse Keystone-ATS, menacée par les mesures d’austérité? / La Matinale / 4 min. / aujourd'hui à 07:25
La crise des médias frappe la Suisse et particulièrement la Romandie. L'agence de presse Keystone-ATS est touchée avec des suppressions de postes en Suisse alémanique et la diminution des effectifs au sein du bureau de Sion. Une situation préoccupante pour l’État du Valais, inquiet d'un affaiblissement de la couverture médiatique du canton.

L'agence de presse Keystone-ATS, un nom bien connu des journalistes, mais pas forcément du grand public. Pour faire simple, l'Agence télégraphique suisse (ATS), créée en 1895, et qui a fusionné avec l'agence photographique Keystone en 2018, est une agence qui vend de l'information à des clients, surtout des médias, mais aussi des entreprises et des administrations (>> lire l'encadré).

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Après les coupes annoncées pour le bureau valaisan, Mathias Reynard, conseiller d'Etat à la tête du département de la Culture, demande d'ouvrir la discussion. "Nous demandons une rencontre rapide avec l'ATS pour voir comment ils en sont arrivés à cette décision. Nous avons besoin d'avoir des explications, d'avoir des comparaisons avec les autres cantons. Et ensuite, il faudra mettre toutes les solutions sur la table", souligne le Valaisan.

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Le gouvernement cantonal tient à maintenir ces places de travail et cette qualité des informations médiatiques. "Parce que l'ATS n'est peut-être pas toujours très connue du grand public, alors qu'elle joue un rôle essentiel dans la qualité des informations qui sont données à la population", poursuit-il.

Toutes ces décisions, on ne les prend pas de gaieté de cœur. Mais notre dispositif reste suffisant pour que l'on puisse continuer à offrir une couverture pertinente de toutes les régions de Suisse

Federico Bragagnini, rédacteur en chef de l'agence de Keystone-ATS

L'ATS se dit prête à discuter, mais avec comme clientèle principale des médias eux-mêmes en difficulté financière, les mesures d'économie se répètent. En 2018, année où l'ATS fusionne avec Keystone, plus de 40 postes sont supprimés. Il y a dix ans, l'ATS comptait encore près de 300 collaborateurs, contre 160 aujourd'hui.

"Toutes ces décisions, on ne les prend pas de gaieté de cœur. Mais notre dispositif reste suffisant pour que l'on puisse continuer à offrir une couverture pertinente de toutes les régions de Suisse", assure Federico Bragagnini, tout nouveau rédacteur en chef de l'agence. "On a une grande responsabilité. Et les médias nous font confiance pour que les contenus qu'on leur met à disposition soient vérifiés. Ce qui est important, c'est qu'on contribue chaque jour à la circulation des informations entre les régions linguistiques."

Depuis 2018, la Confédération verse plusieurs millions par année à Keystone-ATS, spécialement pour les informations locales. Mais il y a moins de monde pour couvrir les actualités suisses, sportives, culturelles et internationales. Résultat, plusieurs journalistes régionaux se disent sous pression. Les deux journalistes en poste en Valais ont d'ailleurs démissionné peu de temps avant l'annonce de restructuration.

"Pilier de la démocratie"

Pour ne pas disparaître des radars médiatiques, les cantons mettent la main au porte-monnaie. C'est le cas de Vaud ou des Grisons et tout dernièrement de Berne. L'objectif est de soutenir la production de contenus francophone et politique, ce que salue Laurent Kleisl, le rédacteur en chef du Journal du Jura.

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L'ATS est un média pertinent et crédible. Elle ne fait pas de politique et n'est pas influencée par ce qui se passe dans la société. Pour moi, c'est un pilier de la démocratie au niveau médiatique

Laurent Kleisl, rédacteur en chef du Journal du Jura

"C'est du contenu qu'on peut maintenant reprendre dans le cours du journal régional aussi. Et comme on a une petite équipe au Journal du Jura, ça nous permet de dégager des forces pour traiter d'autres choses. C'est du solide. C'est un média qui est pertinent et crédible. L'ATS ne fait pas de politique et n'est pas influencée par ce qui se passe dans la société. Pour moi, c'est un pilier de la démocratie au niveau médiatique", insiste Laurent Kleisl.

Camille Besse/fgn

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L'ATS, l'agence de presse nationale

Chaque pays a son agence de presse. Avant la création de l'ATS, les médias suisses dépendaient des agences de presse françaises, allemandes ou britanniques, comme l'AFP ou Reuters. Mais depuis plus d'un siècle, ils peuvent s'abonner aux contenus de l'agence nationale. Il s'agit de contenus produits en français, en allemand et en italien. Et ce ne sont pas seulement des contenus textuels.

De 1932 à 1971, l'ATS a donné ses bulletins d'information en direct sur les ondes. Aujourd'hui, les journalistes radio se basent toujours sur les informations de l'agence de presse pour leurs journaux horaires.

Keystone-ATS produit aussi des photos, des vidéos et de plus en plus de contenus interactifs pour les réseaux sociaux. Ces contenus sont souvent directement repris sur les sites des médias ou imprimés dans les journaux.

Pour faire tout cela, elle emploie plus d'une centaine de journalistes, producteurs vidéo et photographes. Ils sont répartis entre la centrale à Berne et une douzaine de bureaux régionaux, dont celui de Sion.