Concrètement, il s'agirait d'augmenter faiblement le nombre d'atterrissages et décollages avec un nombre de trois avions de cent places par jour du mardi au dimanche. Actuellement, le site voit défiler près de 34'954 passagers, tout type de trafic confondu, par année. Ce chiffre pourrait atteindre 115'000, selon le scénario le plus optimiste.
"Ça reste un aéroport alpin donc la volonté ce n'est pas d'en faire un mastodonte du low cost", explique le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay dans l'émission Forum. "C'est vraiment de faire un aéroport qui serve les intérêts du canton, pour ses tâches d'intérêt public mais aussi pour des activités privées en faveur du tourisme et de l'économie valaisanne".
"Le seuil de rentabilité a été évalué à 71'000 passagers", précise le président de Sion Philippe Varone. "Pour y parvenir, on pourrait imaginer des vols de charters saisonniers, à l'image de ce que fait Easyjet en été. Notre vision est mesurée et réaliste", abonde-t-il.
Changement de gouvernance
Aujourd'hui, le canton du Valais et la ville de Sion soutiennent déjà l'aéroport en prenant en charge le déficit d'exploitation et des investissements à hauteur de 3 millions, mais ils le font de "manière passive", note Christophe Darbellay.
Pour l'avenir, les deux partenaires proposent donc un changement de gouvernance du site qui passerait par la création d’une société majoritairement (au moins 51%) en mains des collectivités publiques. Quinze millions de francs seraient initialement injectés dans cette société qui sera détentrice de la concession fédérale d’exploitation.
"Avoir un aéroport décentralisé n'a pas de sens aujourd'hui, en tout cas au niveau environnemental, sans parler des nuisances sonores et de la santé des riverains", a réagi la cheffe du groupe des Vert-e-s au Grand Conseil valaisan Céline Dessimoz au 12h45 de la RTS. "La pesée d'intérêt entre environnement, économie et santé, penche toujours du même côté. Je pense que ce n'est pas juste".
Désengagement de l'armée
A la suite du désengagement des Forces aériennes de la base aérienne de Sion en 2018, "l’aéroport de Sion est passé d’un aéroport militaire avec des activités civiles à un aéroport civil qui offre des prestations militaires", note Philippe Varone.
Les retombées économiques des activités actuelles sont évaluées à près de 75 millions de francs. "Les activités civiles sont prometteuses", estime Christophe Darbellay, qui précise toutefois que le but "n'est pas à tout prix de faire de l'argent".
"C'est une infrastructure qui a un intérêt public. D'abord parce qu'on y fait du sauvetage, des travaux aériens. C'est une base en cas de catastrophe et pour toutes sortes de biens d'intérêt public et par conséquent, le but c'est de développer une activité civile, mais de manière raisonnable et durable", affirme-t-il.
Outre le développement envisagé, la volonté est effectivement aussi de conserver sur le site de l’aéroport les activités existantes, notamment l'accueil de compagnies aériennes, le hangarage et la maintenance, les loisirs mais aussi celles d'intérêt public comme le sauvetage aérien, d'innovation et de formation.
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