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Le Grand Conseil valaisan s'inquiète de l'état des routes cantonales

La remise en état du tunnel situé sur la route reliant reliant Riddes à La Tzoumaz (VS) va débuter. [Keystone]
La remise en état du tunnel situé sur la route reliant reliant Riddes à La Tzoumaz (VS) va débuter. - [Keystone]
Le Grand Conseil valaisan s'est inquiété jeudi de l'état des routes cantonales dans le sillage de l'effondrement d'un tunnel entre Riddes et La Tzoumaz. Deux postulats urgents, acceptés en plénum, ont requis une meilleure planification et priorisation en la matière. Ils ont été transmis au Conseil d'Etat pour exécution.

Après l'effondrement du tunnel de la Becque entre Riddes et la Tzoumaz, dû à la formation géologique particulière, aux intempéries "mais également à un manque d'entretien", les postulants s'inquiètent notamment que par manque de fonds "dans le cadre du budget 2025, les moyens alloués aux routes cantonales seront drastiquement diminués". Ceux-ci passent "d'environ 100 millions par an à seulement 50 millions".

Ces événements "ne doivent pas mettre en doute l'ensemble de la sécurité de nos routes", un réseau de 1680 km qui s'étalent de la plaine à plus de 2400 mètres d'altitude, a répondu le conseiller d'Etat Franz Ruppen. Le chef du département de la mobilité du territoire et de l'environnement a assuré que les ressources sont aujourd'hui affectées en priorité à la sécurité des infrastructures.

"Selon un récent rapport, 64% des routes sont dans un état bon à satisfaisant. Par voie de conséquence, 36% des routes sont considérées dans un état mauvais ou critique", a-t-il précisé.

"36%, c'est déjà trop, beaucoup trop, cela fait 600 km", a répliqué son propre parti, l'UDC. A l'échelle suisse, le Valais occupe la deuxième place en matière de kilomètres de routes, mais se classe en queue de peloton pour son entretien, a-t-il regretté.

Il est illusoire de penser que le canton du Valais, canton financièrement le plus faible, puisse consacrer autant d'argent que la moyenne des cantons, a expliqué Franz Ruppen.

Mise en perspective

L'UDC et le PLR ont aussi plaidé pour réfléchir au-delà des enveloppes budgétaires allouées au département et d'envisager un décloisonnement. "A un moment donné, quand ça devient trop difficile, on doit se demander où sont les vraies priorités", a détaillé le PLR.

Lors de l'élaboration du budget 2025, le gouvernement "cherchera la meilleure situation possible pour les routes en perspective avec les autres prestations que l'Etat doit fournir" de manière équitable, a ajouté Franz Ruppen. Celui-ci a reçu le soutien de la gauche qui ne souhaite "pas voir le financement des routes au sommet de la pyramide des projets au détriment d'autres services comme celui de la santé".

Le premier postulat, cosigné par l'UDC, le PLR et le Centre, demande au gouvernement de planifier une vision à moyen/long terme des travaux nécessaires sur le réseau routier et de plancher sur un mode de financement pérenne". Il a été accepté par 95 voix contre 30 et 2 abstentions.

Le second texte, porté par le PLR, veut que le gouvernement "revoie son programme de législature et désigne ses priorités en fonction des moyens libres d'affectation, en faisant fi des barrières rigides interdépartementales". Il a été accepté par 89 voix, contre 39.

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ats/fgn

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Gratuité des transports publics

Un autre postulat a exigé la gratuité des transports publics reliant la station touristique de la Tzoumaz à Riddes jusqu'à la réouverture totale ou partielle de la route. Cette dernière s'est arrêtée le 3 mars, a regretté le Centre.

"Cet abandon est motivé par des raisons financières et d'égalité de traitement", a détaillé Franz Ruppen. La gratuité impliquerait une charge supplémentaire pour le canton "de près de 50'000 francs par mois, soit 200'000 francs d'ici à la réouverture de la route", a-t-il prévenu. Le canton paie déjà 320'000 francs pour le renforcement de l'offre en transports publics depuis l'effondrement début février.

"Ce n'est pas aux habitants de la Tzoumaz et d'Isérables de supporter les économies que nous avons faites en matière de route et de tunnels. Leur accorder la gratuité, c'est la moindre des choses pour le préjudice subi", a abondé l'UDC. Le plénum a suivi par 66 voix contre 54 et 4 abstentions.