Après deux passages devant le Grand Conseil, celui-ci a accepté par 95 voix contre 31 une baisse d'impôts chiffrée à près de 70 millions de francs pour le canton et plus de 24 millions pour les communes. L'allégement fiscal se fera par étapes dès 2025.
Un "compromis satisfaisant", "une réforme attendue et nécessaire" pour Le Centre, le PLR et l'UDC. Les formations de droite ont mis en avant leur volonté d'améliorer le pouvoir d'achat de la population valaisanne, de faire un geste aussi pour cette "classe moyenne qui ne reçoit pas de subventions". Elles ont aussi appelé le canton à "mieux prioriser ses tâches régaliennes", étant donné que cette enveloppe ne constituera "qu'1,5% de son budget total."
Les Vert-e-s ont décrit la réforme comme "un échec" et se sont inquiétés du "manque de vision" du Parlement qui péjore les finances cantonales à l'heure où les investissements en lien avec les intempéries seront de plus en plus importants. Quant à la gauche, elle l'a qualifiée de "mauvaise blague" dont le peuple sera au final le "dindon de la farce", puisque ce sont les services proposés par l'Etat qui risquent d'en pâtir. La formation a aussi agité le spectre du référendum à plusieurs reprises.
Les contours de la réforme
Cette réforme comprend notamment l'augmentation de la déduction pour les primes d'assurance-maladie à 7600 francs pour les couples mariés et 3800 francs pour les autres contribuables. L'augmentation de la déduction pour les frais effectifs de garde par des tiers passe de 6000 à 10'000 francs au maximum, et les bénéficiaires de l'AVS qui continuent à travailler auront désormais droit à un allégement fiscal.
Autre point important de cette réforme: l'adaptation du barème des impôts sur le revenu. La loi mise sous toit propose une réduction des taxes pour la classe moyenne. Une classe moyenne initialement définie comme ayant des revenus imposables (soit une fois tous les allégements possibles déduits) entre 39'000 et 150'000 francs pour un couple.
Sur proposition du Centre, qui défendait une mesure "ciblée et mesurée", cette limite a été finalement abaissée à 136'000 francs. Pour compenser les pertes fiscales de cette mesure, Les Vert-e-s auraient notamment voulu augmenter le taux, actuellement fixe, pour les revenus imposables de plus de 370'000 francs. Leurs différentes propositions n'ont pas passé la rampe.
"Pas les moyens"
Le Parlement a refusé d'inclure dans son paquet fiscal une diminution du taux de l'impôt sur la fortune, voulue par le PLR, Le Centre haut-valaisan et l'UDC. Ces formations ont brandi l'amélioration de l'attractivité du Valais en comparaison intercantonale et la volonté de "défendre les retraités qui ont épargné toute leur vie pour se créer un capital".
Cet allégement coûterait 40 millions supplémentaires au canton et 48 millions aux communes. "J'en appelle à votre responsabilité: le canton n'a pas les moyens de cette modification", a lancé le conseiller d'Etat en charge des Finances Roberto Schmidt, qui a été entendu.
L'allègement fiscal pourra être financé par le fonds de fluctuation des recettes pendant un maximum de trois ans "si les comptes sont mauvais", a encore précisé le grand argentier.
ats/vajo