Le transport de passagers n’est maintenant plus la seule fonction du Mont-Blanc Express. Sur la section descendante en direction de Martigny, il profite de la pente pour produire du courant électrique, utilisant un rail supplémentaire pour transporter l’énergie.
"Le train part de Salvan. Il y a un contact qui enclenche la récupération d’énergie et le train, sur tout le tronçon de Salvan à Vernayaz, va pouvoir rendre cette énergie produite au freinage à une nouvelle sous-station réversible", a expliqué dans le 12h45 de la RTS le coresponsable des infrastructures chez Transports de Martigny et Régions (TMR) Thomas Meier.
Une énergie réinjectée au bon moment
Ce procédé existe déjà ailleurs, aux CFF notamment, mais l’énergie collectée y est totalement reconsommée sur le réseau ferroviaire. Ici, et c’est une première suisse, elle pourra aussi profiter au réseau public.
"La difficulté, avec l’énergie, n'est pas seulement d’en avoir mais aussi de la distribuer au bon moment. Ici, on récupère l’énergie du train et on la stocke, avec la capacité de la réinjecter au bon moment à la population", commente pour sa part la directrice des TMR Marielle Desbiolles.
Une aide à l'optimisation du réseau électrique
Une sous-station électrique a été construite en partenariat avec Genedis, le distributeur d’électricité local. Elle permet de stocker 46'000 kilowattheures par mois, soit l'équivalent des besoins de 200 ménages.
"On peut mettre cette capacité à disposition du réglage du réseau", souligne Paul-Alain Clivaz, membre de la direction de Genedis. Il détaille: "On peut l'insérer dans un pool de batteries au niveau suisse. Elles sont ensuite réglées par Swissgrid et permettent de corriger la fréquence du réseau électrique."
L’investissement aura coûté 5,6 millions et devrait être amorti d’ici 8 à 10 ans. Au-delà de son aspect régional, cet exemple d'efficacité énergétique pourrait séduire d’autres compagnies ferroviaires alpines, en Suisse ou à l'étranger.
Florence Vuistiner Solioz/vic