Modifié

Le Valais interdit les thérapies de réorientation sexuelle en acceptant la loi sur la santé

En Valais, le Grand Conseil a voté l’interdiction des thérapies de conversion, ou de réorientation sexuelle
En Valais, le Grand Conseil a voté l’interdiction des thérapies de conversion, ou de réorientation sexuelle / 19h30 / 2 min. / le 16 mai 2024
Le Grand Conseil valaisan a accepté jeudi après-midi la loi sur la santé, prévoyant notamment l'interdiction des thérapies de conversion, soit de réorientation sexuelle. Seule l'UDC s'y est opposée. La lecture unique a été refusée de justesse, le texte reviendra donc sur la table des députés pour une deuxième lecture.

Après avoir examiné une quarantaine d'amendements, les députés ont finalement entériné la loi par 106 voix contre 21. Tous les groupes, à l'exception de l'UDC, se sont dits globalement satisfaits.

>> Sur le sujet, lire également : Les cantons s'attaquent aux "thérapies de conversion" en ordre dispersé et "J'ai supplié Dieu de guérir mon homosexualité"

Thérapies "inhumaines"

Ils ont notamment salué l'ancrage dans la loi de l'interdiction des thérapies de conversion, qui visent à changer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre. Elles sont jugées "discriminatoires, cruelles, inhumaines et dégradantes par l'ONU", a souligné le chef du département de la santé Mathias Reynard.

>> Son interview dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Mathias Reynard, conseiller d’Etat valaisan socialiste
Le Valais s'apprête à interdire les thérapies de conversion: interview de Mathias Reynard / La Matinale / 1 min. / le 17 mai 2024

S'il a soutenu cette interdiction, le Centre haut-valaisan aurait préféré que la question soit "réglée au niveau national".

Quant à l'UDC, elle a estimé que cet article de loi, qui concerne une pratique marginale, voire "inexistante" en Valais, n'a rien à faire dans la loi sur la santé. La section haut-valaisanne avait indiqué lundi, jour du début des discussions sur la loi sur la santé, que si le canton voulait tout de même légiférer, il devrait modifier la loi pénale et non celle sur la santé afin de viser non seulement les professionnels de la santé, mais aussi les cercles ecclésiastiques, aumôniers ou autres coachs. La section du Valais romand s'était positionnée "pour l'élaboration d'un cadre général" plutôt que "l'introduction d'un article spécifique" qui liste "des pratiques marginales".

Mathias Reynard a rappelé que cette interdiction répond à un postulat largement accepté par le Grand Conseil. Aujourd'hui, "nous envoyons un signal clair qui dit que ces thérapies de conversion sont inadmissibles et n'ont pas de place en Valais", a-t-il appuyé.

>> Lire aussi : Début des débats au Grand Conseil valaisan sur l'interdiction des thérapies de conversion

Plusieurs cantons "pour"

Le Valais suit ainsi les traces de plusieurs cantons, dont Neuchâtel qui a interdit les thérapies de conversion en 2023, et Vaud et Genève qui sont en voie de le faire.

>> Lire également : Projet de loi pour interdire les "thérapies de conversion" déposé à Genève et Les "thérapies de conversion" bientôt interdites dans le canton de Vaud

Au niveau suisse, le Conseil national a approuvé en décembre 2022 une motion allant dans ce sens. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.

Ailleurs dans le monde, ces pratiques sont interdites dans plusieurs pays, en France et en Allemagne notamment.

Les thérapies de conversion ont émergé à la fin des années 1970 aux Etats-Unis, avant d'arriver en Europe dans les années 2000.

>> Pour en savoir plus sur le sujet, écouter le podcast du Point J : Podcast - C’est quoi une thérapie de conversion?

juma avec ats

Publié Modifié

La loi sur la santé prévoit aussi la création d'un poste d'infirmier cantonal

La création d'un poste d'infirmier cantonal est aussi ancrée dans la nouvelle loi valaisanne. La question a passablement fait débat jeudi après-midi. Une motion sur le sujet a déjà largement été acceptée par le Parlement.

Le PLR s'est opposé à ce poste, qui, selon lui, reviendrait à "ouvrir une boîte de Pandore", risquant de créer un précédent pour d'autres professions. Quant au Centre haut-valaisan, il souhaitait rattacher le poste au médecin cantonal.

Poste indépendant

La large consultation menée dans les milieux concernés a montré qu'une subordination de l'infirmier cantonal au médecin cantonal n'est pas du tout souhaitée. Le ou la titulaire du poste sera indépendant et chargé de promouvoir et de valoriser toutes les professions soignantes et de développer une vision stratégique des soins infirmiers.

Avec 73 oui, 50 non et une abstention, la majorité des deux tiers nécessaire pour une lecture unique n'a juste pas été atteinte. A la satisfaction du PLR et de l'UDC qui souhaitent réexaminer le texte.