Le couperet est tombé avec une dizaine de jours de retard: le Valais ne pourra finalement abattre que neuf loups, soit beaucoup moins que ce qu'il avait demandé. Les autorités cantonales souhaitaient entièrement éradiquer quatre meutes, soit environ 25 têtes. La décision de tir a été publiée mercredi dans le Bulletin officiel.
La demande de régulation déposée par le Canton le 21 août concernait quatre meutes. Les neuf loups qui composent celle de Nanz, dans le Haut-Valais, pourront être abattus jusqu'au 31 janvier.
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Justification des dégâts insuffisante
Le tir de celle des Toules, dans le Val d'Entremont, est autorisé sous réserve que le Canton apporte la preuve qu'elle s'en est prise à des animaux de rente depuis le 21 août, tandis que les meutes d'Augstbord et d'Hérens-Mandelon ne pourront pas être touchées du tout. L'OFEV estime que la justification des dégâts présentés dans la demande était insuffisante.
Les autorités cantonales se disent "en désaccord avec ces décisions". Le Service de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF) en étroite collaboration avec le Service cantonal de l'agriculture "analyse actuellement tous les moyens possibles pour faire recours à ces décisions", alors que plusieurs animaux de rente ont été tués lors des 12 derniers mois. La population de loups en Valais, elle, est estimée entre 90 et 120 individus.
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Interrogé dans l'émission Forum, le conseiller d'Etat valaisan Frédéric Favre se dit "déçu et fâché" de cette décision, estimant qu'elle émane d'une forme de "formalisme juridique". "On est presque dans l'obstruction", ajoute même le ministre.
"On a un Parlement fédéral qui a voté une loi, on a un Conseil fédéral qui a mis en place une ordonnance, on a un chef de département qui a donné une ligne claire. Et là, tout d'un coup, on va dans des petits détails pour interpréter dans un sens et dire 'non, on ne peut pas vous donner d'autorisation'", s'énerve-t-il.
La situation n'est aujourd'hui plus sous contrôle en Valais, selon Frédéric Favre, qui dénonce "une méconnaissance du terrain dans la Berne fédérale".
Emilien Verdon/jop