Ce montant doit permettre de préfinancer les études détaillées et des procédures administratives (4,8 millions de francs). Mais aussi 10% des travaux de réhabilitation de la ligne (18 millions).
"Cette somme importante vise notamment à confirmer à la Région Auverge-Rhône-Alpes et à l’Etat français l'intérêt du canton pour ce projet et le sérieux des engagements pris jusqu’à ce jour", indique lundi Vincent Pellissier, chef du service valaisan de la mobilité. Si le projet est in fine adoubé par la Confédération et mené conformément à ce qu’elle souhaite, celle-ci pourrait prendre en charge ces montants.
De son côté, la France pourrait également investir un montant similaire pour les études si celles-ci sont inscrites au Contrat de plan Etat Région. Le projet pourrait alors aller de l'avant, ce qui ouvrirait la voie à un financement plus important. "La fenêtre d'opportunité est là. Le projet technique n'a jamais été aussi mûr", analyse Vincent Pellissier.
Chaînon manquant
Le tronçon de 17,8 kilomètres entre Evian et St-Gingolph a déjà fait l'objet de plusieurs études préliminaires dans le passé, car il est le chaînon manquant à une véritable desserte ferroviaire au sud du Léman. Une fois réalisé, il compléterait d'un côté l’extension du RER Léman-Express qui relie, depuis décembre 2019, Genève à Évian-les-Bains et de l'autre prolongerait l’exploitation du RER Valais-Wallis qui part de Brigue.
La réhabilitation de la ligne, abandonnée en 1999, contribuerait ainsi "à réduire la congestion du trafic routier et ses plus de 10’000 véhicules qui traversent la frontière chaque jour, avec des pointes à plus de 13'000", précise lundi le Canton dans un communiqué. Les projections indiquent qu’environ 1,5 million de voyageurs annuels sont attendus sur la ligne du Sud Léman, ajoute-t-il.
Le Grand Conseil valaisan devrait se prononcer en mars 2024 sur cette demande de crédit d’engagement. Au niveau fédéral, l’évaluation du projet s’inscrit dans le cadre de l’élaboration des prochains messages PRODES. Le début des travaux pourrait intervenir en 2028 ou 2029, pour une mise en service en 2031/2032.
Tronçons frontières
Les rails manquant au sud du Léman se situent entièrement en France. La participation de la Suisse à l'aménagement de tronçons frontières est toutefois "classique", note Vincent Pellisssier, donnant pour exemple les tronçons frontières menant à Domodossola (I) ou à Belfort (F).
Les investissements totaux nécessaires pour la réouverture de ce tronçon ferroviaire sont estimés à 300 millions de francs, y compris le matériel roulant (70 millions de francs) et les interfaces multimodales (50 millions de francs). Si la Confédération participe, ça ne serait que pour le financement des infrastructures ferroviaires estimées à ce jour à 180 millions de francs, relève encore Vincent Pellissier.
ats/ebz