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Le Valais souhaite attirer plus d'investissements privés pour ses remontées mécaniques

Le Valais veut améliorer le soutien à ses remontées mécaniques. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Le Valais veut améliorer le soutien à ses remontées mécaniques / Le Journal horaire / 6 min. / le 13 mai 2024
Le canton du Valais veut assouplir les règles en vigueur dans le cadre de la loi sur l'encouragement des remontées mécaniques afin d'attirer les investissements privés. La modification concerne le versement de dividendes. Seul le groupe socialiste a refusé d'entrer en matière sur le projet présenté lundi au Grand Conseil.

Depuis 2019, le Valais dispose d'une loi qui permet notamment à l'Etat d'octroyer des subventions d'un montant maximal de 4 millions de francs par projet. Cette manne est prévue pour la réalisation d'infrastructures exceptionnelles d'importance régionale ou cantonale, à l'instar des installations plaine-montagne des liaisons entre domaines skiables.

En contrepartie, si une société reçoit cette aide et décide aussi de verser des dividendes à ses actionnaires, celle-ci doit alors rétrocéder un pourcentage équivalent de l’aide reçue au canton, et ce durant dix ans. Cette disposition avait pour vocation d'empêcher les sociétés percevant une subvention de distribuer parallèlement des dividendes élevés, rappelle le canton.

Une disposition jugée "confiscatoire"

Cette disposition pèse toutefois sur les investissements, estimait un postulat en 2021, qui revient aujourd'hui sous la forme d'un projet du Conseil d'Etat. En discussion cette semaine, celui-ci veut réduire cette durée d'obligation de rétrocession à trois ans. De son côté, la commission thématique propose de l'abaisser à cinq ans.

L'entier de la droite s'est dite en faveur de l'une ou l'autre modification. "Les investissements dans les remontées mécaniques sont coûteux et les bailleurs de fonds rares. Il faut donner un signal politique visant à faciliter la recherche d'investisseurs et stimuler l'actionnariat en main locale", ont estimé plusieurs députés du Centre en plénum. Cette disposition est "confiscatoire et dissuasive" pour les privés, a abondé l'UDC.

Pour le chef du Département de l'économie et de la formation Christophe Darbellay, il faut éviter de donner d'une main et reprendre de l'autre. "Le compromis à cinq ans est quelque chose de minimaliste. C'est bien si vous choisissez cette option, mais le Conseil d'Etat aurait souhaité être de ceux qui donnent un signal clair et positif aux remontées mécaniques", a-t-il lancé en plénum, soutenant l'abaissement de 10 à 3 ans.

ats/ami

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Une "Lex Zermatt" selon la gauche

Le groupe socialiste a lui refusé d'entrer en matière. "Actuellement, peu de remontées mécaniques versent des dividendes. L'exception qui frappe, c'est Zermatt", a détaillé Doris Schmidhalter-Näfen. "Ce changement dans la loi sur les remontées mécaniques est une 'Lex Zermatt'", a-t-elle ajouté. Le présent projet propose en effet une prise en compte rétroactive et Zermatt fait partie des sociétés ayant reçu une aide.

La socialiste dit "se réjouir d'avoir en Valais une destination qui fonctionne aussi bien, mais Zermatt, sur le plan touristique, se trouve sur une autre planète. Elle n'a pas besoin d'aide ni pour les finances, ni pour se vendre. Rappelons-nous qu'il s'agit de l'argent du contribuable", a-t-elle souligné.

>> Ecouter aussi l'interview de Sarah Constantin (PS) dans La Matinale :

Des skieurs descendent une piste à Zermatt (VS). [Keystone - Christian Beutler]Keystone - Christian Beutler
Le Valais veut davantage privatiser ses remontées mécaniques: interview de Sarah Constantin / La Matinale / 1 min. / le 14 mai 2024