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Suite aux intempéries, 1200 employés de deux multinationales valaisannes sont toujours à l'arrêt

En Valais, les usines des groupes Novelis et Constellium sont toujours à l’arrêt
En Valais, les usines des groupes Novelis et Constellium sont toujours à l’arrêt / 19h30 / 2 min. / le 11 juillet 2024
Douze jours après la catastrophe, les entreprises Constellium et Novelis, dévastées par le débordement du Rhône, ont tenu jeudi une conférence de presse commune avec l'Etat du Valais. 1200 employés sont toujours à l'arrêt, aucune date de reprise des activités ne peut pour l'instant être envisagée.

"La tâche est colossale", a indiqué Paul Robillard, directeur du site Constellium Sierre, évoquant les travaux de nettoyage entrepris depuis les intempéries. Chaque machine, chaque pièce doit être inspectée, nettoyée, voire remplacée.

Même son de cloche du côté de Novelis Sierre qui a été inondé par 35’000 m3 de boue et des millions de litres d’eau: "Plus les travaux progressent, plus on constate l'ampleur de la tâche", abonde son directeur Serge Gaudin. Les deux patrons soulignent "la motivation" et le "travail exceptionnel" des centaines d'employés qui sont sur le pont pour aider leurs entreprises à redémarrer au plus vite.

Mais les deux patrons n'avancent aucune date de reprise de l'activité et se disent incapables de chiffrer les dégâts et le manque à gagner occasionnés par l'événement. "Il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir penser à redémarrer. Nos clients sont inquiets, car on ne peut pas leur indiquer de date. Il y a un important dégât d'image", note le directeur de Constellium, dont les usines à Sierre et Chippis ont été frappées deux week-ends de suite par les intempéries.

"Tordre le cou aux rumeurs"

De vives inquiétudes ont été exprimées en Valais quant au maintien des sites de production de Novelis et Constellium. La conférence de presse de ce jour a aussi pour but de "tordre le cou à certaines rumeurs" et de cesser "de passer notre temps au téléphone", explique le chef du département valaisan de l'économie et de la formation Christophe Darbellay [lire aussi l'encadré].

La priorité des deux sociétés, qui fabriquent et exportent des produits aluminiums dans le monde entier, est de "redémarrer la production", assurent leurs directeurs. Mais "la sécurité est essentielle" et "nous aurons de fortes exigences", notamment en matière de mesures des risques de crues et de délais.

Droit d'urgence

"Nous sommes conscients que si un site industriel n'est pas en lieu sûr, il n'y a plus de volonté d'investir", note Christophe Darbellay. Le conseiller d'Etat assure que les mesures de protection de ce "site stratégique" sont la priorité numéro une", et qu'un plan très clair sera défini "d'ici la fin de l'été".

Comme lors de l'effondrement du tunnel entre Riddes et La Tzoumaz, le canton travaillera avec le droit d'urgence. En d'autres termes, les procédures habituelles seront simplifiées pour engager au plus vite des entreprises chargées de surélever deux ponts et creuser le lit du Rhône.

RHT accordées

Il s'agira ensuite "de mettre en place rapidement les mesures permettant une sécurisation complète contre les crues pour pérenniser le site industriel, rassurer ses employés et l'ensemble de la région concernée", précise l'Etat du Valais.

Christophe Darbellay indique encore que des indemnités "RHT" (réduction de l'horaire de travail) ont été accordées à Constellium (611 salariés) et Novelis (518). Il rappelle que d'autres entreprises ont été touchées par les inondations (comme Techno-Pôle), ou impactées par la mise à l'arrêt du site industriel.

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 :

Sept stations d'épuration (STEP) sont à l'arrêt en raison des crues qui ont frappé le Valais. Les eaux usées finissent donc actuellement dans le Rhône et dans le Léman. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Le site industriel à cheval entre Sierre et Chippis toujours à l'arrêt après les intempéries / Le 12h30 / 1 min. / le 11 juillet 2024

>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :

ats/miro

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Constellium n'entend pas délocaliser ses usines

Interrogé jeudi dans l'émission Forum, le directeur de Constellium Paul Robillard a expliqué ne pas être capable aujourd'hui de donner une date de reprise d'activité. Les équipes s'emploient actuellement à nettoyer les machines, mais la remise en route dépendra de l'état des équipements et de la nécessité de commander des pièces détachées, a-t-il expliqué au micro de la RTS.

Pas de licenciements prévus pour l'instant

Pour l'heure, Constellium ne prévoit pas non plus de délocaliser ses usines. "Nous mettons des efforts colossaux pour nous remettre en route", assure Paul Robillard. Le directeur de la multinationale en a profité pour saluer l'aide apportée par le canton du Valais ainsi que le soutien important des autorités locales, de la protection civile et de l'armée.

Enfin, malgré les nombreux défis à relever, Paul Robillard reste optimiste quant à l'avenir de son entreprise. "Il n'y a aucune raison d'avoir des licenciements dans les prochains mois", affirme-t-il. L'entreprise espère des mesures d'urgence et un plan structurel pour limiter les risques d'inondation à l'avenir.

>> Ecouter l'interview de Paul Robillard dans Forum :

Suite aux intempéries, 1200 employés de deux multinationales valaisannes sont toujours à l'arrêt. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
En Valais, quel avenir pour les entreprises touchées par les inondations? Interview de Paul Robillard / Forum / 8 min. / le 11 juillet 2024