Au total, cinq personnes ont été élues "malgré elles" dans le Valais romand lors des dernières élections communales. Alors qu'elles n'étaient pas candidates, ils et elles ont été désignées volontaires pour siéger au Conseil municipal de leur village, dont deux dans le petit village de Collonges.
Ces deux citoyens ont toutefois refusé de siéger et ont obtenu une réponse du Conseil d'Etat. Si la démission de l'un d'entre eux a été acceptée pour des questions de santé, les arguments de l'autre, qui invoquait des raisons professionnelles, n'ont pas été entendus.
"Inacceptable"
Ainsi, selon le gouvernement cantonal, ce dernier doit bel et bien accepter son mandat à l'exécutif de sa commune, malgré un emploi à 100%. "C'est clair que je trouve ça inacceptable", fustige-t-il mardi matin à la RTS.
L'élu malgré lui compte donc faire recours, car un tel mandat aurait un trop gros impact sur sa vie privée et professionnelle, argue-t-il. "Soit j'ai un souci avec mon employeur, (...) et sinon c'est prendre du temps sur la famille, les loisirs, ma vie sociale. Et ça, c'est inacceptable!"
Après l'acceptation de la démission de l'autre personne concernée, un siège est à nouveau vacant au Conseil communal de Collonge et des élections complémentaires devront dans tous les cas être organisées. Reste à savoir si, cette fois, au moins une citoyenne ou un citoyen se portera volontaire.
Diana-Alice Ramsauer/jop
Un rôle d'élu "souvent ingrat"
Interrogé le soir des élections communales, le conseiller d'Etat valaisan en charge des Institutions Frédéric Favre estimait que ces élections tacites - et même contraintes - ne traduisent pas nécessairement un problème démocratique. "Dans certains villages, on s'est mis autour de la table et un référencement des gens prêts à s'investir a été fait", a souligné le ministre.
Pour expliquer ce manque de candidates et candidats, Frédéric Favre avance notamment la pression sur le personnel politique. "Le fait de se retrouver tout d'un coup sur les réseaux sociaux ou sur un média régional parce qu'on a fait une erreur sur la gestion de la commune peut décourager certaines personnes", a-t-il poursuivi, soulignant que le rôle d'élu est "souvent ingrat".