Un quartier de Sierre toujours encombré de déchets cinq mois après les intempéries qui l'ont inondé
Dans le quartier Sous-Géronde à Sierre, les habitants sont découragés. "Tous les détritus sont toujours là, on trouve de tout: des troncs d'arbre, des algues, du limon, des portes, des matelas", énumère dans La Matinale de mardi Emmanuel Mazzeo, propriétaire de plusieurs bâtiments dans le quartier.
"Pour débarrasser tout le site, hors les bâtiments qui sont pris en charge par les assurances, j'ai estimé le coût à un million de francs. Ce qui me choque, c'est qu'on est seuls. Le quartier Sous-Géronde a été oublié par nos autorités", dénonce-t-il.
"Cela fait vraiment mal au coeur", abonde Laure Cerrutti, habitante du quartier. "J'ai enlevé le limon à mes propres frais car la maison n'arrivait pas à sécher. Plus de 23'000 francs pour enlever le limon sur la première parcelle et encore 15'000 francs pour la deuxième parcelle qui sera faite au printemps".
En octobre dernier, le Parlement avait donné beaucoup d'espoir en acceptant un postulat concernant une aide d'urgence de 4 millions, mais la population sierroise n'a pas encore pu en profiter.
"Si on nous donne cette aide en 2028, cela ne sert pas à grand-chose", relève encore Emmanuel Mazzeo.
Responsabilité de l'Etat
Pour la députée sierroise Carole Basili, co-signataire de ce texte accepté au Grand Conseil, l'Etat doit désormais prendre ses responsabilités au plus vite. "Lorsque vous avez une catastrophe naturelle, vous n'allez pas demander à chaque propriétaire de commander son propre camion pour débarrasser ses 400 m2 de jardin. Une solution centralisée par l’Etat serait plus efficace".
Frédéric Favre, ministre valaisan en charge de la Sécurité, répond de son côté que "le Grand conseil n'a pas voté un crédit. Il a accepté un postulat qui charge le Conseil d'Etat d'étudier une question. Il faut déjà qu'on sache qui a besoin de quoi."
Les autorités attendent que les victimes fassent les démarches "pour qu'on puisse éventuellement les indemniser. On veut utiliser l'argent du contribuable de la meilleure manière possible. S'il y a des assurances privées ou d'autres institutions qui doivent passer avant, on ne peut pas utiliser d'abord l'argent du contribuable."
Diana-Alice Ramsauer/lan