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Un recours déposé dans le cadre du futur vote sur la Constitution valaisanne

Quatre politiciens font recours contre le projet de nouvelle Constitution en Valais: interview de Claude Rouiller
Quatre politiciens font recours contre le projet de nouvelle Constitution en Valais: interview de Claude Rouiller / Forum / 5 min. / le 7 février 2024
Quatre politiciens valaisans voient d'un mauvais oeil l'engagement des conseillers d'Etat Roberto Schmidt et Franz Ruppen contre le projet de nouvelle Constitution. Ils ont déposé un recours demandant l'annulation du résultat du vote, qui se tient le 3 mars, si des mesures ne sont pas prises immédiatement.

Les quatre recourants - les trois constituants Nicolas Mettan (Le Centre), Jean-Marc Dupont (PS et gauche citoyenne), Alain Schönbett (Valeurs libérales-radicales) et la députée verte Brigitte Wolf - estiment que les ministres ne respectent pas le principe de neutralité que le Conseil d'Etat s'était fixé.

Celui-ci avait en effet décidé de ne pas émettre de recommandation sur l'objet ni d'intervenir dans la campagne, s'agissant "d'un projet de la Constituante qui a travaillé en toute indépendance". Les recourants estiment que les deux élus hauts-valaisans auraient dû se tenir en retrait et leur demandent de ne plus prendre position publiquement.

"Qu'ils le veuillent ou non, ils ne sont pas de simples citoyens qui donnent leur avis, mais des membres du gouvernement qui doivent respecter le devoir de réserve et surtout leurs propres règles", estime Brigitte Wolf, revenant sur une information publiée mardi par Le Nouvelliste.

"Arguments fallacieux"

Les auteurs du recours déposé auprès du Grand Conseil critiquent aussi le contenu de l'argumentation de Roberto Schmidt et de Franz Ruppen: "Nous trouvions qu'il n'était pas normal que deux conseillers d'Etat cherchent à défendre des intérêts privés, politiques et partisans d'une minorité avec des arguments fallacieux et des chiffres totalement inventés", lance mercredi dans le 12h30 Alain Schönbett.

"Franz Ruppen a également dit qu'on appauvrissait les vallées latérales et les petits villages par rapport aux villes. Alors que la réalité nous montre que les petites entités défendent mieux leurs intérêts et sont mieux représentées que les villes où l'abstention est plus importante", soutient-il.

Selon Brigitte Wolf, Roberto Schmidt jouit d'une certaine crédibilité en tant que conseiller d'Etat en charge des Finances. Or, il avance un coût supposé de la mise en oeuvre du projet de nouvelle Constitution alors que le président du Conseil d'Etat avait lui-même indiqué qu'une estimation était "impossible à effectuer".

Le Grand Conseil tranchera

Les deux conseillers d'Etat avaient assuré la semaine passée auprès du Nouvelliste que leur engagement était conforme, car le Conseil d'Etat avait décidé de permettre à ses membres de faire campagne en leur nom propre et non en celui du gouvernement.

Le recours conclut pour sa part que, sans la prise de "mesures correctrices", le vote sur la révision de la Constitution "sera forcément tronqué et qu'il devra être annulé". Le Parlement cantonal devra donc statuer sur cette demande. A priori, le législatif se penchera sur la question après le vote du 3 mars.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 lundi :

La nouvelle constitution sur laquelle le Valais votera le 3 mars ravive les tensions entre le haut et le bas du canton
La nouvelle constitution sur laquelle le Valais votera le 3 mars ravive les tensions entre le haut et le bas du canton / 19h30 / 2 min. / le 12 février 2024

ami avec ats

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Mathias Reynard fait aussi campagne

Depuis peu, le conseiller d'Etat Mathias Reynard a de son côté commencé à faire campagne pour le "oui". "Au moment du dépôt du recours, nous n'avions pas connaissance que lui aussi avait pris position sur le sujet", indique Alain Schönbett.

Celui-ci pense toutefois que, même s'il n'en a pas non plus le droit, "Mathias Reynard a sans doute fait ce choix pour équilibrer la campagne après avoir vu les interventions de ses deux collègues".

Ce rééquilibrage rabattra-t-il les cartes? Les instances amenées à se prononcer sur le recours pourraient en effet considérer que les deux points de vues ont été émis au sein du Conseil d'Etat, permettant aux citoyens de se former librement une opinion.