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Une voie de médecine générale testée aux urgences de Sion

Une image de médecin. [Keystone]
Une voie de médecine générale testée aux urgences de Sion (VS) / Le Journal horaire / 30 sec. / le 20 juin 2024
Des médecins généralistes de garde prennent désormais en charge des personnes arrivées aux urgences de l'Hôpital de Sion en soirée pour une situation non urgente. Un projet pilote testé durant quatre mois et qui doit contribuer à désengorger le service.

La mise en place de cette voie de médecine générale aux urgences (VMGU) "est le fruit d'un long travail" entre les différents partenaires impliqués, a indiqué jeudi à la presse Mathias Reynard, chef du département de la santé, des affaires sociales et de la culture. Le canton a approché des médecins généralistes des cercles de garde de Sierre, Sion et Martigny pour mettre sur pied cette expérience pilote.

Celle-ci a débuté en juin et se terminera fin septembre, avec à la clé un bilan. Si les résultats sont positifs, la VMGU sera reconduite.

Avec cette nouvelle voie, le Valais "ne réinvente par la roue", admet Mathias Reynard. Il s'inspire de ce qui se fait déjà dans le Haut-Valais sur le site de Viège et dans d'autres cantons comme Genève, Fribourg ou Neuchâtel.

>> La pénurie de médecins généralistes frappe-t-elle votre région? Notre carte : La pénurie de médecins généralistes frappe-t-elle votre région? Notre carte

Un binôme de 18 à 22 heures

Concrètement, les personnes qui arrivent aux urgences sont prises en charge et triées selon une échelle allant de 1 pour les situations aiguës à 5 pour les urgences relatives, explique la Dre Florence Selz Amaudruz, médecin-cheffe du service des urgences du Centre hospitalier du Valais romand (CHVR). Les adultes évalués en degrés 4 et 5 sont du ressort de la nouvelle VMGU.

Celle-ci est composée d'un médecin généraliste de la région selon un tournus de garde pré-établi, et d'une ou d'un assistant médical. Le binôme fonctionne tous les jours de 18h00 à 22h00.

Son but est d'améliorer la prise en charge des urgences non vitales en soirée et de diminuer les temps d'attente dans les services des urgences. Mais aussi de renforcer l'attractivité du service de garde en rendant possible le partage d'expérience entre médecins généralistes et urgentistes.

Modération et discernement

Cette collaboration "qui n'a jamais existé auparavant" est jugée "très importante" tant par Florence Selz Amaudruz que par le docteur Peter Sutter, représentant de la garde médicale au sein du groupe de travail VMGU.

Pour le médecin cantonal Eric Masserey, ce projet pilote est un bon "signal de décloisonnement" dans le domaine de la santé où domine encore un fonctionnement "en silo". Les quatre heures confiées à la VMGU "ne suffiront toutefois pas à répondre aux besoins", estime-t-il.

Les partenaires rappellent que la VMGU doit être fréquentée avec modération et discernement au risque d'un effet pervers conduisant à une nouvelle surcharge. En situation d'urgence médicale non vitale, "le bon réflexe est de s'adresser en priorité à son médecin traitant ou, s'il est indisponible, de téléphoner à la centrale Medi24".

ats/fgn

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