Le contrat signé mercredi à Berne entre les exploitants de la centrale à gaz de Chavalon (VS) et le directeur de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) représente une étape importante pour ce projet. Celui-ci est appelé à répondre aux besoins en électricité d'un demi-million de ménages, à moyen terme.
Emettant chaque année entre 0,7 et 1,2 million de tonnes de CO2, la centrale de Chavalon s'engage à compenser ces émissions en investissant dans des programmes visant à mieux tirer parti des rejets de chaleur des infrastructures et à optimiser l’exploitation des grands bâtiments.
Compenser intégralement les émissions de CO2
Le contrat vise à appliquer la loi qui prévoit une compensation intégrale des émissions de CO2, dont 70% en Suisse. Celle-ci est fixée dans les détails et sera menée par une fondation, Carmin, créée et financée par la Centrale thermique de Vouvry, la société exploitant la centrale de Chavalon, aux mains de EOS Holding, à 95%, et de Romande Energie pour le reste.
Avant qu'elle puisse produire, la centrale devra encore obtenir diverses autorisations. Elle devra surtout attendre la décision du Tribunal administratif valaisan sur les recours contre le permis de construire délivré par la commune de Vouvry en 2009.
Le contrat signé mercredi a nécessité "plusieurs années de négociations", selon l'OFEV. Au Parlement également, les débats sur la loi sur le CO2 ont été nourris et longs, la centrale de Chavalon apparaissant régulièrement en filigrane.
ats/hend
Le WWF fulmine
Selon le WWF, ce contrat ne fournit pas les garanties nécessaires et comporte de nombreux défauts. Ce document "n'est qu'une faveur que l'Office fédéral de l'environnement accorde aux promoteurs de Chavalon", déplore l'organisation de protection de l'environnement.
Selon le WWF, aucun projet concret pour la protection du climat n'est conclu dans ce contrat. Rien ne permet par conséquent de dire comment la compensation sera concrètement effectuée. Le WWF exige par ailleurs que la compensation soit garantie à partir de la première année d'exploitation déjà au lieu des 10 ans prévus par le contrat.
En cas de compensation insuffisante, le WWF préconise également que l'autorisation d'exploiter de la centrale soit immédiatement retirée.