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Oppositions de construire d'Helvetia Nostra contestées en Valais

Pierre Chiffelle, ici en 2004. [Fabrice Coffrini]
Pierre Chiffelle (ici en 2004) parle d'un "bug" dans la procédure. - [Fabrice Coffrini]
Le groupe libéral-radical au Parlement valaisan soupçonne l'avocat d'Helevetia Nostra, Pierre Chiffelle, d'avoir déposé des oppositions à certains chantiers dans le cadre de la Lex Weber au nom de voisins qui n'étaient pas informés de sa démarche, a appris la RTS vendredi.

Les députés libéraux-radicaux au Grand Conseil valaisan veulent faire la lumière sur les agissements de Pierre Chiffelle, dans la foulée de la votation sur la limitation des résidences secondaires de mars 2012. L'avocat d'Helvetia Nostra, la fondation à l'origine de la "Lex Weber", a fait opposition contre des projets de construction dans le canton, au nom de voisins du chantier. Or, ces voisins n'avaient pas été consultés et ont par conséquent été impliqués contre leur gré dans une procédure de recours.

"Deux cas malheureux..."

La pratique fait jaser en Valais, particulièrement sensible aux conséquences de la votation populaire du 11 mars dernier. Pierre Chiffelle, quant à lui, parle d'un "bug" dans la procédure. Il ne s'agirait que de "deux cas malheureux". Mais en Valais, on murmure que ces cas ne seraient pas isolés. Il est cependant difficile de vérifier ces informations: au sein des services de l'Etat du Valais, où les recours sont déposés, on préfère ne pas communiquer sur les oppositions, au motif de la protection de la sphère privée.

Le Conseil d'Etat sera saisi

Le groupe PLR va donc faire le "forcing" devant le Parlement cantonal la semaine prochaine pour tirer au clair cette affaire. Une question urgente sera déposée mardi au Bureau du Grand Conseil. Le Conseil d'Etat devra y répondra le vendredi 16 novembre.

Député libéral-radical suppléant au Grand Conseil valaisan, Philippe Nantermod se dit "très surpris de cette manière de fonctionner". Il attend du Conseil d'Etat qu'il donne un chiffre précis du nombre de cas concernés. Et d'ajouter: "Si vraiment Pierre Chiffelle, en qualité d'avocat d'Helvetia Nostra, a employé ce mécanisme-là pour s'octroyer des cas de recours qu'il n'avait pas, il faudra réfléchir à aller plus loin".

Si les soupçons sont effectivement confirmés, il s'agirait clairement de faute grave de l'avis de plusieurs avocats consultés par la RTS. Des agissements qui pourraient aller jusqu'à une radiation du barreau.

Raphaël Grand/oang

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