Le commandant de la police valaisanne Christian Varone a été condamné mardi par le tribunal d'Antalya à un an et 15 jours de prison. La peine ne sera activée qu'en cas de récidive.
Les juges ont opté pour un ajournement du prononcé du jugement. Selon le droit turc, cette mesure signifie que le jugement n'a pas d'effet sur le condamné et ne figurera pas au casier judiciaire suisse. Il restera dans un registre interne destiné à la seule justice turque et ne sera activé qu'en cas de récidive dans les cinq ans.
Par la voix de Philippe Loretan, son avocat valaisan, Christian Varone s'est dit "très soulagé et satisfait de cette décision". Il ne fera pas appel. Selon la loi turque, Christian Varone risquait jusqu'à 12 ans de prison.
Verdict après plusieurs ajournements
Le premier procès, le 25 septembre, avait été ajourné pour un vice de procédure, les ministères de la Culture et du Tourisme ne s'étant pas constitués partie civile. La seconde audience, le 27 novembre, avait elle été reportée au 14 février pour une question d'expertise. La troisième, enfin, a été ajournée au 19 mars, après les élections au Conseil d'Etat valaisan, auxquelles Christian Varone s'était présenté.
Christian Varone avait été arrêté par la police turque le 27 juillet dernier à l'aéroport d'Antalya, après des vacances passées en famille. Les autorités avaient découvert dans ses bagages une pierre considérée comme un fragment de colonne antique.
Avenir incertain
L'avenir de Christian Varone à la tête de la police cantonale valaisanne reste incertain. Il est en congé jusqu'à la fin du mois, une mesure accordée par le Conseil d'Etat afin qu'il puisse mener campagne.
Christian Varone n'a pas caché qu'il pourrait rebondir dans le privé. Il a évoqué cette possibilité il y a deux semaines lorsqu'il a renoncé à maintenir sa candidature pour le second tour de l'élection au Conseil d'Etat valaisan. Il avait alors précisé que certaines opportunités s'étaient présentées et qu'il voulait prendre le temps de les analyser.
ats/moha
Quelques réactions au verdict
Le président du PLR valaisan Georges Tavernier est content que cette histoire se termine bien. "S'il avait été élu au Conseil d'Etat, il aurait pu rester en poste", estime-t-il.
Dans un communiqué, le PLR estime en outre que "l'autorité judiciaire a admis la bonne foi et la sincérité des déclarations de Christian Varone".
La présidente du gouvernement et cheffe du département de la sécurité Esther Waeber-Kalbermatten a elle demandé à Christian Varone de prendre position sur les conséquences du jugement sur son avenir professionnel.
Le Conseil d'Etat a précisé dans un communiqué qu'il traiterait cette affaire après analyse de ces remarques et des détails de la décision judiciaire rendue en Turquie.