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Le père d'une victime de l'entraîneur pédophile en Valais témoigne

Un entraîneur de football junior est accusé de pédophilie en Valais (2008). [Keystone - Martin Rütschi]
Un entraîneur de football junior est accusé de pédophilie en Valais (2008). - [Keystone - Martin Rütschi]
Deux mois après l'arrestation du policier et entraîneur de football impliqué dans une affaire de pédophilie en Valais, le père d'une des victimes témoigne.

La colère est un petit mot pour Pierre-Louis Constantin, lorsqu'il évoque ce qui est arrivé à son fils. A l'âge de 10 ans, le jeune garçon a été abusé par son entraîneur de football en Valais.

Deux mois après que l'affaire a éclaté au grand jour, fin janvier, c'est pour exprimer son écoeurement et dénoncer une certaine forme de duplicité, que le père de famille témoigne.

"Mon fils a pu se confier à mon épouse"

La réaction du jeune garçon, qui se rétracte alors que sa mère veut lui faire un câlin, interpelle ses parents. "Mon fils a alors pu se confier", raconte Pierre-Louis Constantin à la RTS.

Avec son épouse, ils décident de donner l'alerte pour que "le coupable soit puni".

Fin janvier, l'affaire éclate. Lire: Un entraîneur de footballeurs juniors accusé de pédophilie en Valais

Une expertise psychiatrique en cours

Mis en cause, un policier municipal de Sion est arrêté à la suite d'accusations d'actes pédophiles sur plusieurs enfants.

Selon un rapport intermédiaire du Ministère public valaisan, il y aurait cinq victimes présumées, des garçons qui "lui reprochent -ce qu'il ne conteste pas- de leur avoir caressé le sexe".

Le prévenu soutient qu'il n'est "pas en mesure d'expliquer ses agissements et son attirance sexuelle pour les enfants, tout en déclarant devoir se faire soigner", annonce la justice valaisanne. Une ordonnance psychiatrique est ordonnée.

On nous a dit "que tout allait bien"

Un mois plus tard, Pierre-Louis Constantin peine toujours à qualifier son ressenti. Ce devait être un "manipulateur", analyse-t-il rongé par la culpabilité de ne pas avoir vu certains "signes".

Mais s'il s'en veut "à mort", sa rogne vise aussi l'Office pour la protection de l'enfance. "Ces gens-là ont dit que tout allait bien, qu'il ne fallait pas se faire de souci", rappelle-t-il.

"Depuis que la vérité a été révélée, une page se tourne", note toutefois ce père ému. "Je retrouve un garçon heureux de vivre".

Alexandre Bochatay/jgal

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