Les criminels sexuels qui purgent leur peine en Valais ne seront dorénavant plus accompagnés de femmes seules lors de leurs sorties. Le conseiller d'Etat Oskar Freysinger autorise également la mise en commun d'informations sur le détenu, faisant ainsi fi de la protection des données.
Sortie encadrée et partage d'informations
Le conseiller d'Etat a pris des mesures d'urgence. D'abord, une éducatrice accompagnant un détenu lors d'une sortie sera obligatoirement escortée par du personnel de sécurité.
Ensuite, toutes les informations "pertinentes" concernant le criminel dangereux seront partagées entre les différents services concernés.
"Je m'assieds sur la protection des données"
"Dans la pesée d'intérêts entre la sphère privée du détenu et la sécurité, je m'assieds sur la protection des données. Actuellement déjà, les informations circulent et j'attends de pied ferme le juge qui dira que j'ai mal agi", a lancé Oskar Freysinger.
Enfin, il entend expulser le plus rapidement possible les criminels étrangers au terme de leur peine. Sur les cas les plus sensibles actuellement détenus en Valais, "deux sont expulsables", a-t-il précisé.
ats/moha
Le contexte
A la suite de l'assassinat de la sociothérapeute genevoise Adeline le 11 septembre, le chef du Département valaisan de la sécurité Oskar Freysinger s'est penché sur la population des prisons valaisannes et sur son encadrement.
Les conclusions, présentées jeudi, indiquent notamment que 47 détenus ont porté une atteinte grave à l'intégrité physique, psychique et sexuelle d'autrui et qu'une demi-douzaine d'entre eux sont jugés très dangereux.
Prisons bondées, "une bombe à retardement"
Oskar Freysinger a en outre brossé jeudi le portrait des prisons valaisannes , avec des établissements "gravement surpeuplés, un manque d'effectifs et des solutions bricolées". Il a toutefois admis que la situation est moins dramatique que dans d'autres cantons.
"La tension monte parmi les détenus et les déprédations à l'intérieur de l'établissement augmentent" explique le chef du service valaisan de l'application des peines et des mesures.
Christian Varone, commandant de la police valaisanne, poursuit: "ces derniers mois, nous sommes intervenus au moins une fois par semaine pour des débuts de mutineries, des évasions, des tentatives de suicide ou des violences physiques contre le personnel; ce dernier est d'ailleurs à bout. Nous avons là ".
Le manque de personnel dans les prisons valaisannes préoccupe aussi la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT). Dans un rapport publié jeudi, elle indique que cette question devra impérativement être réglée lors de la restructuration prévue des établissements.