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L'affaire Dominique Giroud met le monde vinicole vaudois en colère

VD: la vente supposée de faux Saint-Saphorin suscite la colère dans le monde viticole
VD: la vente supposée de faux Saint-Saphorin suscite la colère dans le monde viticole / 19h30 / 2 min. / le 10 décembre 2013
Dominique Giroud, puissant marchand de vin valaisan sous enquête pénale dans le canton de Vaud, suscite la colère de plusieurs représentants du monde vinicole vaudois.

Dominique Giroud réagissait lundi pour la première fois aux révélations de la RTS sur l’instruction pénale qui le vise dans le canton de Vaud. Dans les colonnes du Nouvelliste, le marchand de vin déclarait notamment "j'ai demandé la validation des vins concernés [du Saint-Saphorin notamment, ndlr] par la Commission fédérale des vins et c'est en ordre".

Le Contrôle suisse du commerce des vins réfute

Contacté ce mardi, Phillipe Hunziker qui dirige le Contrôle suisse du commerce des vins (CSCV), successeur de la Commission fédérale vins, réfute: "Nous n’avons jamais été saisis par la maison Giroud Vins SA d’une demande de validation pour une opération précise portant sur du St-Saphorin/VD."

Le problème, explique le directeur à la RTS, est que le CSCV effectue des contrôles par sondage. Autrement dit, les contrôles réguliers qu’opère son autorité ne permettent pas d’affirmer avec certitude, comme le fait catégoriquement Dominique Giroud (voir sa réponse en ecadré), si son Saint-Saphorin était validé ou non par le CSCV. Tout simplement, car les services de Philippe Hunziker ne le savent pas.

Falsification, escroquerie et faux dans les titres

L’inconnue est de taille et intrigue le Parquet vaudois. Le procureur Gillard a toutefois jugé ces doutes suffisants pour ouvrir une instruction pénale pour falsification de marchandises, escroquerie et faux dans les titres contre Dominique Giroud.

L’origine du vin de Saint-Saphorin est d’ailleurs directement mise en cause, car jusqu’ici aucun élément ne permet de prouver que le vin écoulé provenait de cette fameuse appellation du Lavaux. Comme le révèle Dominique Giroud lui-même, un inspecteur du CSCV a d’ailleurs été entendu dans cette affaire par le Parquet vaudois.

Réactions indignées

Dans le monde viticole vaudois, l’affaire fâche. "Si c’est vrai, je trouve cela totalement inadmissible. C’est mauvais autant pour le Valais que pour le Saint-Saphorin. Je trouve que les gens qui pratiquent ce genre de choses devraient être punis sévèrement. On devrait leur interdire durant 10 ans de pratiquer", s’enflamme Pierre Keller, directeur de l’Office des vins vaudois.

Dans le Lavaux, le syndic de Rivaz, Pierre Monachon, témoigne du dégât d’image d’une telle affaire. "On est extrêmement fâché quand ce genre d’affaire apparaît." Et le vigneron vaudois de plaider pour que "la lutte contre la fraude soit permanente. Elle doit se faire. Car c’est ce qui garantit notre notoriété".

Yves Steiner et Carole Pantet/jvia

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La réponse de Dominique Giroud

"M. Hunziker devrait vous appeler ces prochaines minutes, pour vous indiquez que l’interprétation que vous tentez de faire de son mail est erroné. Sur un plan strictement formel, il est exact que la Commission n’a pas été interpellée par mes soins sur cette question spécifique.

En revanche, cette Commission a contrôlé toutes les années mes activités liées au commerce de vins et n’a relevé aucun problème en relation avec l’appellation St-Saphorin. L’inspecteur de la Commission a également été interrogé sur ce point en justice. L’avocat de M. Giroud prendra contact avec vous ces prochains jours.

Dominique Giroud, 10 décembre 2013"