La troisième correction du Rhône alimentera les discussions politiques du début d'année en Valais. Les opposants au projet gouvernemental ont déposé lundi matin un référendum contre le décret de financement.
Alors que 3000 signatures étaient nécessaires, ils ont recueilli 8500 paraphes en trois mois. "Personne n'a eu son mot à dire. Le but de ce référendum est d'ouvrir le débat", a déclaré Willy Giroud, le président du comité référendaire.
Pour lui, un projet moins cher et surtout moins dommageable pour l'agriculture est possible. "Le projet actuel du Conseil d'Etat est trop gourmand: 870 hectares sacrifiés, dont 300 des meilleurs terres agricoles du canton, c'est énorme", considère Willy Giroud.
Un vote aussi vite que possible
De son côté, le chef du Département des transports, de l'équipement et de l'environnement Jacques Melly "se réjouit que le souverain puisse se prononcer afin que le doute soit levé".
"Le décret porte uniquement sur le financement. Quelles que soient les variantes retenues, il faudra les financer. Et si on dit non à ce décret, on condamne toute correction du Rhône, ce qui est inacceptable en termes de sécurité", estime-t-il.
Le conseiller d'Etat PDC souhaite que la votation soit agendée le plus tôt possible. Le Conseil d'Etat valaisan se penchera la semaine prochaine sur cette question.
Yves Terrani/dk
Un projet à un milliard de francs
Le décret de financement a été accepté le 11 septembre au Grand Conseil par 114 voix contre 5.
Il prévoit la création d'un fonds pour financer ce projet qui permet à l'Etat d'injecter 120 millions de francs en dix ans.
Le référendum contre ce projet a été lancé par l'UDC et différents milieux agricoles.
Au total, les travaux devraient coûter environ un milliard de francs, dont 700 millions à la charge de la Confédération.
Une question de sécurité
Pour défendre son projet, le gouvernement valaisan s'appuie notamment sur deux expertises selon lesquelles l'abaissement du fleuve n'est pas viable, en raison de son impact sur la nappe phréatique.
L'enjeu est la sécurité de 100'000 Valaisans concernés en cas de crues du Rhône, avec des dégâts matériels potentiels dépassant les 10 milliards de francs.