Les coûts de l'aide sociale ont doublé entre 2010 et 2014 en Valais, passant de 22 à 45 millions de francs. La Commission de gestion (COGEST) et la Commission des Finances du Grand Conseil valaisan (COFI) ont été mandatées l'an dernier pour en déterminer les causes et trouver les moyens de freiner cette progression. Objectif: faire des économies et éviter le tourisme social.
Les jeunes particulièrement ciblés
La principale mesure concerne les jeunes de moins de 25 ans. C'est l'évolution qui suscite le plus d'inquiétude. L'aide sociale pour cette catégorie de population doit être réduite à l'aide d'urgence estiment les députés, soit 500 francs par mois contre près de 1000 francs actuellement. C'est plus que ce que gagnent beaucoup d'apprentis. Il s'agit donc de rendre le travail plus attractif.
Une autre volonté des commissions de gestion et des finances est de supprimer le supplément d'intégration mensuel de 100 francs: ce qui devrait être une prime au mérite est actuellement octroyé à presque tous les bénéficiaires. Il faut aussi réorganiser les centres médico-sociaux, qui connaissent de grandes disparités entre eux. Une harmonisation des pratiques est indispensable.
Ces propositions des commissions rejoignent en grande partie celles faites par le gouvernement il y a un mois, après avoir lui aussi lancé une étude de la situation.
Règles mieux appliquées pour les étrangers
Mais les députés veulent encore une application plus stricte des règles concernant les étrangers. Ils estiment qu'une procédure de révocation de permis doit être systématiquement entreprise pour les détenteurs d'un permis B ou d'un permis C depuis moins de 15 ans - moyennant une pesée des intérêts qui tiendra compte de la durée de séjour en Suisse, de la situation familiale, de la durée d’aide sociale et du montant octroyé.
Une série d'interventions urgentes seront déposées en septembre au Grand conseil. L'objectif est de faire repasser les coûts de l'aide sociale sous la barre des 30 millions de francs. Il s'agira donc d'un effort d'une vingtaine de millions ces prochaines années.
A noter qu'en comparaison intercantonale, la situation valaisanne est toutefois plutôt bonne: son taux d'aide sociale se situe à 1,7% alors qu'il est à 3,2% en moyenne suisse.
Marie Giovanola/oang