Ouvert à la clientèle dès le 1er octobre, cet établissement 3 étoiles supérieur emploiera 45 personnes dont 30 en situation de handicap mental. Ce n'est pourtant - à première vue - pas la période idéale pour l'ouverture d'un nouvel établissement, alors que les hôteliers valaisans ont tiré la sonnette d'alarme la semaine dernière et dénoncé les effets dramatiques du franc fort sur la branche.
Mais Jean-Marc Dupont, directeur de la Fondation valaisanne en faveur des personnes handicapées mentales (FOVAHM), à l'origine de ce projet, estime qu'il y a actuellement un besoin d'hôtels nouveaux dans ce canton.
"C'est vrai que les circonstances du franc fort et de ce qu'on entend sur les taux d'occupation de l'hôtellerie ne versent pas dans le grand optimisme, mais on pense pouvoir se démarquer par la nouveauté, par le côté artistique (…) et cette touche sociale, d'intégration", assure-t-il.
Charges supérieures aux autres hôtels
Certains hôteliers de la région craignaient l'ajout d'une concurrence déloyale avec l'implantation du nouveau venu. Mais le directeur de l'hôtel, Bertrand Gross, se veut rassurant. "Au contraire", dit-il, "parce que nous avons des charges extraordinaires bien plus élevées provoquées par l'intégration des personnes en situation de handicap"
Et de citer en exemple la nécessité d'avoir quatre aides de cuisine en situation de handicap plutôt qu'un cuisinier. "Ca veut dire quatre fois plus d'uniformes, quatre fois plus de repas, beaucoup plus de formation, de matériel de cuisine… Donc, dans tous les domaines où on intègre des personnes handicapées, on a beaucoup plus de frais extraordinaires."
Un établissement "comme un autre"
Bertrand Gross précise que l'établissement n'est pas du tout subventionné par l'Etat: "On est un hôtel comme un autre, qui doit être économiquement rentable. Et ça, c'est notre challenge."
Pour la FOVAHM, le restaurant et l'hôtel sont un formidable outil d'intégration. Il offre aux personnes handicapées un contact direct avec la clientèle. Il sera aussi une vitrine pour les produits confectionnés dans ses ateliers.
Marie Giovanola/oang