A la demande du canton, Lonza avait déposé en 2013 un projet d'assainissement visant à accélérer le lessivage des polluants organiques (lire encadré) présents dans le sol. Mais les autorités valaisannes craignent que les 63 tonnes de mercure dispersés sur les 200'000 mètres carrés occupés par la décharge ne soient emportées par les eaux de lessivage.
Car ces éléments organiques, dont le potentiel de pollution est considérable, bénéficient depuis 1990 d'un confinement hydraulique. Ce réseau de pompes est capable de récupérer 90% des polluants organiques qui s'écoulent depuis le site pour ensuite les envoyer à la station d'épuration de Lonza à Viège au travers un réseau de canalisations.
"Ne pas créer un nouveau problème"
Embarrassée par le dossier de la pollution au mercure à Viège, le groupe Lonza reste donc prudent dans le cas de Gamsenried, où un million et demi de mètres cubes de chaux éteinte contenant des résidus de production chimique ont été empilés par strates entre 1923 et 1978.
Ainsi, il entend prendre toutes les précautions nécessaires pour vérifier que le nouveau projet d'assainissement ne mobilise pas le mercure contenu dans la décharge. "Il est évident qu'il ne s'agit pas de répondre à un problème, c'est-à-dire les composés organiques, et d'en créer un autre", indique Yves Degoumois, responsable environnement de Lonza.
En attendant des investigations complémentaires, le confinement hydraulique doit être amélioré ces prochaines semaines.
Lison Méric/kg
Dépassement des valeurs d'ammonium constaté
Parmi les polluants organiques présents sur le site de Gamsenried figurent de l'ammonium, de l'aniline, de la toluidine, du benzol et du phenol, d'après un rapport de 2007 sur l'assainissement et l'évaluation du danger que la RTS s'est procuré.
L'étude indique notamment "qu'avant tout pour l'ammonium, un dépassement des valeurs" autorisées est observé dans les eaux souterraines du site. Un dépassement également constaté "dans une moindre mesure" pour l'aniline, la toluidine et le benzol, contenu provisoirement par le confinement.